CHAPITRE IX. DIEU JUGE AUTREMENT QUE LES HOMMES.
17. Mais en outre de cette multitude de souillures et d’iniquités, il est des péchés commis dans les voies de retour, qui, justement blâmés suivant la lettre de la loi de perfection, trouvent faveur comme espérance du fruit à venir, comme l’herbe présage de la moisson. Et il est’ des actes qui, coupables en apparence, sont néanmoins innocents parce qu’ils ne portent atteinte ni à vous, Seigneur mon Dieu, ni à la société civile; ainsi certaines satisfactions dominées à l’entretien de la vie, selon les habitudes d’une époque, sans qu’on ait sujet d’accuser une convoitise déréglée; ainsi l’exercice rigoureux d’une autorité légitime, imputable au désir de réprimer plutôt qu’au besoin de nuire. Combien d’actions répréhensibles aux yeux des hommes, autorisées par votre témoignage; combien louées par eux, que votre justice condamne? si différentes sont souvent (384) l’apparence de l’action, l’intention du coeur, et la donnée secrète des circonstances!
Mais quand soudain vous commandez une chose extraordinaire, jusqu’alors défendue pas vous, tinssiez-vous cachées pour un temps les raisons de votre commandement, fût-il contraire aux conventions sociales de quelques hommes; qui doute qu’il ne faille obéir, puisqu’il n’est de société légitime que celle qui vous obéit? Mais heureux ceux qui savent que c’est de vous que le commandement est venu. Toutes les actions de vos serviteurs sont l’expression des nécessités du présent ou la figure de l’avenir.
