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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Soliloquia

Edition Masquer
Soliloquia (PL)

22.

Nunc illud quaerimus, qualis sis amator sapientiae, quam castissimo conspectu atque amplexu, nullo interposito velamento quasi nudam videre ac tenere desideras, qualem se illa non sinit, nisi paucissimis et electissimis amatoribus suis. An vero si alicujus pulchrae feminae amore flagrares, jure se tibi non daret, si aliud abs te quidquam praeter se amari comperisset; sapientiae se tibi castissima pulchritudo, nisi solam arseris, demonstrabit? A. Quid ergo adhuc suspendor infelix, et cruciatu miserabili differor? Jam certe ostendi nihil aliud me amare, siquidem quod non propter se amatur, non amatur. Ego autem solam propter se amo sapientiam, caetera vero vel adesse mihi volo, vel deesse timeo propter ipsam; vitam, quietem, amicos. Quem modum autem potest habere illius pulchritudinis amor, in qua non solum non invideo caeteris, sed etiam plurimos quaero qui mecum appetant, mecum inhient, mecum teneant, mecumque perfruantur; tanto mihi amiciores futuri, quanto erit nobis amata communior.

Traduction Masquer
Les Soliloques

22.

Ce que nous cherchons maintenant, c'est de connaître de quelle manière tu dois aimer la sagesse, que tu désires voir et posséder sans aucun voile et par un chaste embrassement, faveur qu'elle n'accorde qu'à un petit nombre de ses amants les plus dévoués. N'est-il pas vrai que si tu aimais une belle femme, c'est avec justice qu'elle rejetterait ton amour, si elle percevait que tu en aimes une autre qu'elle? Peux-tu donc te flatter que la chaste beauté de la sagesse , se montre à ton -regard, si elle n'est le Seul objet de ton amour? — A. Malheureux que je suis! Pourquoi faut-il être encore privé de l'objet de mes recherches et éprouver le cruel tourment de désirer sans jouir? Déjà je l'ai montré, je n'aime que la sagesse, puisqu'on n'aime point toutes les choses qu'on n'aime pas pour elles-mêmes. C'est la seule sagesse que j'aime pour elle : tous les autres biens, la vie, le repos, les amis, je ne les désiré ou je ne crains de les perdre qu'à cause d'elle1. Quelle mesure peut avoir en moi cet amour de l'éternelle beauté? Non-seulement je ne l'envie pas aux autres, mais je désire qu'un grand nombre le recherchent avec moi, y aspirent avec moi, le possèdent avec moi , en jouissent avec moi: amis d'autant plus intimes que cette sagesse se donnera davantage à chacun de nous.


  1. C'est ici un des principes les plus importants de la morale, un de ceux sur lesquels saint Augustin a le plus insisté dans ses différents ouvrages. Dieu, la vérité et la vertu qu'il n'en faut pas séparer, doivent seuls être recherchés pour eux-mêmes; tous les autres biens ne peuvent être désirés que comme des moyens d'arriver au bien par excellence. Il en est de même du mal : on ne doit en craindre qu'un seul, le péché, la séparation de Dieu. Tous les autres maux naturels ne doivent être évités que comme portant obstacle à notre union avec Dieu, à la contemplation de la vérité et de la beauté souveraine : ces principes constituent le véritable stoïcisme chrétien, qui diffère essentiellement de celui du paganisme, en ce que la force que celui-ci voulait trouver dans l'homme, le stoïcisme chrétien nets cherche qu'en Dieu. Sénèque, dans quelques endroits de ses ouvrages, veut faire son Sage si excellent, qu'il devient un véritable rival de la divinité ; c'est là le délire de l'orgueil. Le sage chrétien, au contraire, sait que la vertu vient de Dieu. et qu'il ne peut se perfectionner que par l'union la plus intime avec la divinité. C'est ce que saint Augustin lui-même a exprimé avec tant d'énergie dans le sermon 121, ont ces paroles de saint Jean l’Evangéliste : Le monde a été fait par lui, en disant : Amando Deum dii efficemur; en aimant Dieu, nous devenons des dieux. ↩

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