Übersetzung
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De l'ordre
6.
Tu nies donc, repris-je, que le sage possède, je ne dis pas une âme et un corps, mais une âme tout entière; car il y aurait démence à n'accorder point à l'âme, cette faculté qui perçoit par les sens. Ce ne sont en effet ni les yeux, ni les oreilles qui perçoivent, mais je ne sais quelle autre chose perçoit au moyen de ces organes. Et si nous n'attribuons pas à l'intelligence cette faculté de sentir, nous ne pouvons l'attribuer à aucune partie de l'âme. Reste donc à l'attribuer au corps, et jusqu'à présent je ne sache rien de plus absurde. — L'âme du sage, reprit-il, entièrement purifiée par la vertu, et déjà attachée à Dieu est digne, à son tour, d'être appelée sage; mais à rien autre de ce qui est en lui ne convient le nom de sage. Il y a néanmoins au service de son âme, comme des souillures et des enveloppes grossières dont il s'est purifié, en se retirant en lui-même. Si tout cela doit s'appeler âme, il n'en sera pas moins vrai, que ces enveloppes sont au service et sous la dépendance de cette partie de l'âme, qui mérite seule d'être appelée sage. C'est même dans cette partie soumise qu'habite, je crois, la mémoire, qui est au service du sage, comme l'esclave auquel on commande, et qui doit, s'il est soumis et dompté, respecter les bornes de la loi; et se servant des sens pour tout ce qui est nécessaire non au sage mais à elle-même, la mémoire ne doit point chercher à s'élever, ni s'enorgueillir contre son maître, ni user immodérément et sans règle, de ce qui lui appartient; car c'est à cette partie si infinie, qu'on peut rapporter tout ce qui passe. En quoi effectivement la mémoire nous devient-elle nécessaire, sinon pour ce qui passe, et nous fuit? Ce sage donc s'attache à Dieu; il, jouit de Celui qui demeure toujours, qui ne laisse pas attendre qu'il soit, ni craindre qu'il! ne soit plus, mais qui est toujours présent, par là même qu'il est l'Etre véritable. Immobile et paisible en lui-même , ce sage prend soin du pécule de son esclave; il veut que celui-ci en use comme un serviteur diligent et économe, le ménage et le conserve.
Edition
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De ordine (PL)
6.
Negas ergo, inquam, non solum ex corpore et anima, sed etiam ex anima tota constare sapientem; siquidem partem istam qua utitur sensibus, animae esse negare dementis est. Non enim ipsi oculi vel aures, sed nescio quid aliud per oculos sentit. Ipsum autem sentire, si non damus intellectui, non damus alicui parti animae. Restat ut corpori tribuatur, quo absurdius dici nihil interim mihi videtur. Anima, inquit, sapientis perpurgata virtutibus, et jam cohaerens Deo, sapientis etiam nomine digna est, nec quidquam ejus aliud decet appellari sapientem: sed tamen quasi quaedam, ut ita dicam, sordes atque exuviae quibus se ille mundavit, et quasi subtraxit in seipsum, ei animae serviunt. Vel si tota haec anima dicenda est, ei certe parti animae serviunt atque subjectae sunt, quam solam sapientem nominari decet. In qua parte subjecta etiam ipsam memoriam puto habitare. Utitur ergo hac sapiens quasi servo, ut haec ei jubeat, easque jam domito atque substrato metas legis imponat, ut dum istis sensibus utitur propter illa quae jam non sapienti, sed sibi sunt necessaria, non se audeat extollere, nec superbire domino, nec iis ipsis quae ad se pertinent passim atque immoderate uti. Ad illam enim vilissimam partem possunt ea pertinere quae praetereunt. Quibus autem est memoria necessaria, nisi praetereuntibus, et quasi fugientibus rebus? Ille igitur sapiens amplectitur Deum, eoque perfruitur qui semper manet, nec exspectatur ut sit, nec metuitur ne desit, sed eo ipso quo vere est, semper est praesens. Curat autem immobilis et in se manens servi sui quodammodo peculium, ut eo tanquam frugi et diligens famulus bene utatur, parceque custodiat. [Col. 0997]