Übersetzung
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De la grandeur de l'âme
2.
Aug. Cette question, d'où vient l'âme, a nécessairement un double sens. Demander, en effet, d'où vient l'homme, quand on veut connaître sa patrie, et demander d'où il vient, quand on recherche de quels éléments, de quelles parties il se compose, sont deux questions d'un sens bien différent. Dans lequel de ces deux sens faut-il te répondre, quand tu demandes d'où vient l'âme? Veux-tu savoir de quelle région, pour ainsi parler, de quelle patrie elle nous est venue, ou bien quelle est sa substance? — Ev. En vérité, je voudrais connaître l'un et l'autre, et quant à la question qui doit avoir la priorité, je préfère m'en rapporter à ton jugement. — A. Je crois que l'âme a une certaine habitation, une certaine patrie en Dieu même qui l'a créée. Sa substance, je ne la puis nommer; car je ne crois point qu'elle soit de ces natures qui entrent dans nos usages et dans nos connaissances, et que nous touchons au moyen de ces sens corporels. L'âme ne me paraît formée ni de terre, ni d'eau, ni d'air, ni de feu, ni de tous ces éléments, ni même d'un mélange de quelques-uns. Si tu me demandais de quoi cet arbre est formé, je nommerais les quatre éléments si connus dont il faut croire qu'il est composé; mais si tu en venais à me demander encore d'où viennent la terre, l'eau, l'air, le feu, je ne trouverais plus rien à répondre; ainsi quand tu cherches de quoi est composé l'homme , je puis dire d'une âme et d'un corps; si, de plus, tu me questionnes en particulier au sujet du corps, j'ai recours à ces quatre éléments, et si c'est au sujet de l'âme, comme elle me paraît être quelque chose de simple et avoir une substance propre, je ne serai pas plus embarrassé que si tu me demandais d'où vient la terre, comme je le disais tout à l’heure. — Ev. Je ne comprends pas que après avoir dit que l'âme est faite par Dieu, tu soutiennes qu'elle a une substance propre. — Aug. Je ne puis nier non plus que là terre soit faite par Dieu, quoiqu'il me soit impossible: de dire quels sont, pour m'exprimer ainsi, les autres éléments qui la composent. La terre est un corps simple, par là même qu'elle est terre, et c'est pourquoi elle est appelée un élément de tous ces corps qui se forment des quatre éléments. Il n'y a donc point contradiction à dire que l'âme est faite par Dieu, et qu'elle a une substance propre. Car cette nature qui lui appartient en- propre, c'est Dieu qui l'a faite, comme celle du feu, celle de l'air, celle de l'eau et celle de la terre, qui doivent toutes entrer dans la composition des autres.
Edition
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De quantitate animae (PL)
2.
A. Cum quaeris unde sit anima, duo quaedam intelligere cogor. Aliter enim dicimus unde sit homo, quae sit ejus patria scire cupientes; aliter unde sit, cum quaerimus unde constet, id est, ex quibus elementis rebusque compositus. Quid horum scire vis cum interrogas unde sit anima? Utrumnam quasi regionem ejus et patriam, unde huc venerit, nosse desideras; an vero quae sit ejus substantia, requiris E. Equidem utrumque scire vellem, sed quid scit sciendum prius, tuo judicio malo committere. A. Propriam quamdam habitationem animae ac patriam [Col. 1036] Deum ipsum credo esse a quo creata est. Substantiam vero ejus nominare non possum: non enim eam puto esse ex iis usitatis notisque naturis, quas istis corporis sensibus tangimus. Nam neque ex terra, neque ex aqua, neque ex aere, neque ex igni, neque ex his omnibus, neque ex aliquibus horum conjunctis constare animam puto. Sed quemadmodum si ex me quaereres, arbor ista ex quibus constet, notissima ista elementa quatuor nominarem, ex quibus omnia talia constare credendum est; porro si pergeres quaerere, unde ipsa terra, vel aqua, vel aer, vel ignis constent, nihil jam quod dicerem reperirem: sic cum quaeritur ex quibus sit homo compositus, respondere possum, ex anima et corpore; rursum de corpore si quaeras, ad illa elementa quatuor recurram; de anima vero quaerenti tibi, cum simplex quiddam et propriae substantiae videatur esse, non aliter haeream ac si quaeras, ut dictum est, unde sit terra. E. Quomodo eam propriam velis habere substantiam, cum dixeris a Deo factam, non intelligo. A. Quomodo et terram ipsam a Deo factam, negare non possum; et tamen non possum dicere, ex quibus quasi aliis corporibus terra constet. Simplex enim corpus est terra, eo ipso quo terra est; et ideo elementum dicitur omnium istorum corporum, quae fiunt ex quatuor elementis. Non ergo sibi adversatur sententia qua dicimus, et a Deo animam factam, et propriam quamdam habere naturam. Hanc enim ejus propriam quamdam naturam et suam, Deus ipse fecit, ut ignis, ut aeris, ut aquae, ut terrae, quo caetera ex his omnibus componerentur.