35.
Aug. Examinons, donc s'il te plaît, la valeur de ton autre objection, savoir, que sur toute la surface du corps l'âme est sensible au toucher, bien que nous ne lui accordions au. tune dimension. — Ev. Je te laisserais passer à cette objection, s'il ne fallait dire un mot au sujet des forces. Pourquoi, en effet , des corps, qui ont grandi avec l'âge, fournissent-ils à l'âme des forces plus grandes, si l'âme n'a pas grandi avec eux ? Que nous appelions vertu dans l'âme, ce que nous appelons force dans le corps, je ne consentirai jamais à séparer celle force de l'âme, puisque je n'en vois aucune dans un corps sans vie. Il est donc impossible de nier que les forces corporelles soient au service de l'âme , comme y sont les sens: et puisque ce sont là des fonctions vitales, qui pour rait douter qu'elles ne soient plutôt du domaine de l'âme? Ainsi donc, comme nous voyons chez les enfants qui ont déjà grandi, des forces plus grandes que chez les plus jeunes; chez les adolescents et les jeunes gens , les forces augmenter de jour en jour , jusqu'à ce qu'elles diminuent avec le corps qui vieillit; ce n'est point là, ce me semble, un léger indice que l'âme grandit et vieillit avec le corps.