Übersetzung
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Traité de la musique
9.
Le M. Puisque nous savons que le vers ne doit pas se terminer par un pied complet, comment faut-il scander le vers héroïque, à ton sens, pour observer la règle de l'hémistiche et marquer fortement la fin du vers? — L’E. Ce vers se compose de 12 demi-pieds : or les deux membres ne peuvent avoir six pieds chacun, si l'on veut éviter la conversion : on ne doit pas non plus mettre entre eux une inégalité aussi grande que celle de 3 à 9 ou de 9 à 3 ; ni former le demi-membre d'un nombre pair de demi-pieds, dans le rapport de 8 à 4 ou de 4 à 8, si l'on ne veut pas finir le vers par un pied complet : le partage devra donc se faire en 5 et 7 ou 7 et 5 demi-pieds. Ce sont là en eilct les deux nombres impairs les plus voisins l'un de l'autre, et les deux membres d'ailleurs sont ainsi plus rapprochés l'un de l'autre qu'ils ne le seraient dans le rapport de 4 à 8 ou de 8 à 4. Ce qui fortifie en moi cette opinion, c'est que le premier hémistiche se termine toujours ou presque toujours au cinquième demi-pied, comme dans le premier vers de l'Enéide : Arma virumque capo; dans le second : Italiam fato; dans le troisième :
Littora multum ille et; dans le quatrième Vi superum saevae, et ainsi de suite d'un bout à l'autre du poème. — Le M.. Tu as raison mais rfléchis à la manière dont tu scandes, et mets toute ton attention à observer les règles incontestables que nous venons de poser tout à l'heure. — L’E. Je vois bien la méthode qu'il faut suivre; mais elle est si nouvelle pour moi qu'elle me déconcerte. L'usage est de scander ces vers par dactyle et par spondée, et il n'est guère de personnes assez peu instruites pour l'ignorer en théorie, encore qu'elles fussent embarrassées dans la pratique. Or, si je veux suivre l'usage général, il faut renoncer à la règle qui distingue le vers à la terminaison : le premier membre, en effet, serait terminé par un demi-pied, le second par un pied complet, ce qui est juste l'ordre inverse. Mais comme on aurait le plus grand tort d'annuler cette règle, et, qu'à propos du rythme, j'ai déjà appris qu'on pouvait fort bien commencer par un pied incomplet, il n'y a plus qu'à substituer au dactyle l'anapeste combiné avec le spondée. Dans ce système, le vers commencera par une longue; elle sera suivie de deux pieds, composés indifféremment de spondées on d'anapestes, qui termineront le premier membre. Trois anapestes ou deux spondées avant le troisième anapeste forment le second membre., et il reste une longue pour terminer régulièrement le vers. N'approuves-tu pas mon raisonnement?
Edition
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De musica (PL)
9.
M. Quoniam igitur jam tenemus, non debere versum finiri pleno pede, quomodo nobis heroicum versum metiendum putas, ut et membrorum lex illa servetur, et haec termini nota? D. Video duodecim esse semipedes; et quia propter illam conversionem vitandam senos semipedes habere membra non possunt; neque a se longe oportet discedere ut sint tres et novem, aut novem et tres; neque paris numeri semipedes posteriori membro dandi sunt ut sint octo et quatuor, aut quatuor et octo, ne pleno pede versus finiatur: in quinque et septem, aut septem et quinque divisio facienda est. Nam et hi numeri sunt ambo impares proximi, et certe propinquius sibi accedunt membra quam in quaternario et octonario numeris accederent. Quod ut firmissimum teneam, video partem orationis in quinto semipede semper aut pene semper terminari, ut est in primo Virgilii versu, Arma virumque cano: et in secundo, Italiam fato: et in tertio, Littora multum ille et: in quarto item, Vi superum saevae: atque ita deinceps in toto pene carmine. M. Verum dicis: sed videndum tibi est, quos pedes metiaris, ut nihil superiorum legum jam inconcusse constitutarum violare audeas. D. Quanquam mihi satis ratio appareat, tamen novitate conturbor. Non enim solemus in hoc genere nisi spondeum pedem et dactylum scandere, quod nemo fere est tam indoctus quin audierit, etiamsi minus id facere possit. Hanc ergo pervulgatissimam consuetudinem, nunc si sequi voluero, lex illa termini est abroganda; praecedens enim membrum semipede clauderetur, posterius autem pleno pede; quod contra esse debuit. Sed quia illam legem iniquissimum est tollere, et in numeris jam didici posse fieri, ut a non pleno pede ordiamur ; restat ut non hic dactylum cum spondeo, sed anapaestum locari judicemus; ut incipiat versus a longa una syllaba, deinde duo pedes vel spondei vel [Col. 1152] anapaesti vel alterni membrum superius terminent; tum tres rursus alterum vel anapaesti vel quolibet loco spondeus, sive omnibus, et in fine una syllaba, qua versus legitime terminatur. Probasne et id?