53.
Le M. Ceux qui ont le coeur droit peuvent-ils l'avoir sans la justice? — L’E. Je me rappelle effectivement que par cette expression on désigne souvent la justice. — Le M. Ne voyons-nous pas cette alliance d'idées exprimée par le Prophète, lorsqu'il s'écrie d'un ton inspiré : « Et votre justice à ceux qui ont le coeur droit?» — L’E. C'est évident. — Le M. Eh bien ! rappelle-toi, je te prie, que l'âme, comme nous l'avons suffisamment démontré, se laissait aller par orgueil à des actes qui dépendaient de son pouvoir et tombait, au mépris de la loi universelle, dans la sphère de ses propres volontés, état qui s'appelle l'apostasie ou l'abandon de Dieu. — L’E. Je m'en souviens. — Le M. Quand l'âme donc s'efforce de s'arracher à ce plaisir du sens propre, ne te semble-t-elle pas reporter tout son amour sur Dieu, et, loin de toute souillure, mener une vie de tempérance, de pureté et de calme? — L’E. Assurément. — Le M.. Remarque aussi comme le Prophète ajoute : « Puissé-je n'avoir jamais le pied de l'orgueilleux ! » Par pied il entend ici l'apostasie et la chute dont se préserve l'âme pour s'attacher à Dieu et vivre éternellement. — L’E. J'entends et j'adopte ta pensée.
