Edition
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Adversus Praxean
CAP. 4.
[1] Ceterum qui filium non aliunde deduco, sed de substantia patris, nihil facientem sine patris voluntate, omnem a patre consecutum potestatem, quomodo possum de fide destruere monarchiam quam a patre filio traditam in filio servo? hoc mihi et in tertium gradum dictum sit, quia spiritum non aliunde puto quam a patre per filium.
[2] vide ergo ne tu potius monarchiam destruas, qui dispositionem et dispensationem eius evertis in tot nominibus constitutam in quot deus voluit. adeo autem manet in suo statu, licet trinitas inferatur, ut etiam restitui habeat patri a filio, siquidem apostolus scribit de ultimo fine, Cum tradiderit regnum deo et patri. oportet enim eum regnare usque dum ponat inimicos eius deus sub pedes ipsius, scilicet secundum psalmum, Sede ad dexteram meam donec ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum. cum autem subiecta erunt illi omnia absque eo qui ei subiecit omnia, tunc et ipse subicietur illi qui ei subiecit omnia, ut sit deus omnia in omnibus.
[3] videmus igitur non obesse monarchiae filium, etsi hodie apud filium est, quia et in suo statu est apud filium et cum suo state restituetur patri a filio. ita eam nemo hoc nomine destruet
[4] hoc uno capitulo epistulae apostolicae potuimus iam et patrem et filium ostendisse duos esse, praeterquam ex nominibus patris et filii, etiam ex eo quod qui tradidit regnum et cui tradidit, item qui subiecit
Übersetzung
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Contre Praxéas
IV.
Pour moi qui ne dérive le Fils que de la substance du Père, puisque «le Fils ne fait rien sans la volonté du Père, et que le Père lui a donné toute puissance,» comment puis-je de bonne foi détruire la monarchie que je conserve dans le Fils, déléguée au Fils par le Père? J'en dis autant du troisième degré, parce que l'Esprit ne procède pas d'ailleurs que du Père par le Fils. Prends garde plutôt que ce ne soit toi qui détruises la monarchie, toi qui en renverses la disposition et l'économie établies en autant de noms que Dieu l'a voulu. Mais elle demeure si bien indivisible, malgré l'introduction de la Trinité, que le Fils doit la rendre au Père dans son inviolabilité. L'Apôtre, en effet, dit de la fin des temps: «Lorsqu'il aura remis son royaume à Dieu son Père. Car il doit régner jusqu'à ce que Dieu ait mis tous ses ennemis sous ses pieds;» conformément à ces paroles du Psalmiste: «Asseyez-vous à ma droite, jusqu'à ce que je réduise vos ennemis à vous servir de marche-pied. ---- Mais, lorsque toutes choses auront été assujetties au Fils, alors le Fils sera lui-même assujetti à. celui qui lui aura assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous.» Nous le voyons; le Fils ne nuit pas à la monarchie, quoiqu'elle soit aujourd'hui dans Je Fils, parce qu'elle est dans le Fils avec son essence fondamentale, et qu'elle sera remise au Père par le Fils avec son essence fondamentale. Par conséquent, ce n'est point la détruire que d'admettre le Fils à qui il est certain que le Père l'a transmise, et qui doit un jour la restituer au Père. Par ce seul passage de l'épître apostolique, nous avons déjà pu montrer que le Père et le Fils sont deux, sans compter que les noms de Père et de Fils, et le fait de l'un qui transmet le royaume, et de l'autre à qui il le transmet; de l'un qui substitue et de l'autre à qui il substitue, prouve nécessairement qu'ils sont deux.