7.
C'est pourquoi le Verbe s'est uni à un homme visible aux hommes, afin que, guéris par la foi, ils puissent voir ensuite ce qui auparavant leur était caché. Mais, de peur que le Christ, visible à tous, ne parût qu'un homme, qu'on ne crût pas qu'il était Dieu, et qu'on ne lui attribuât qu'une grâce et une sagesse aussi élevées qu'un homme peut en avoir, « Un homme fut envoyé de Dieu, dont le nom était Jean; il vint en témoignage pour rende témoignage de la lumière, afin que tous crussent par lui; celui-là n'était pas la lumière, mais il venait rendre témoignage à la lumière 1. » Car, pour rendre témoignage à celui qui. était à la fois Dieu et homme, il fallait un homme si grand qu'on pût dire qu'entre ceux qui sont nés des femmes, personne n'a été plus grand que Jean-Baptiste 2, et qu'en rendant ainsi témoignage à un plus grand que lui, Jean donnât à comprendre que celui qui le dépassait n'était pas seulement homme, mais Dieu. Jean fut donc aussi une lumière, mais une lumière dont le Seigneur lui-même a rendu témoignage en disant : « Celui-là était une lampe ardente et luisante 3;. » C'est dans ce sens que le Sauveur a dit à ses disciples: « Vous êtes la lumière du monde; » et pour montrer quelle était cette lumière, il a ajouté, « Personne n'allume une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur un chandelier, afin qu'elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison : que votre lumière brille ainsi devant les hommes 4. » Le but de ces comparaisons, c'est de nous faire comprendre, et, si nous ne le pouvons comprendre encore, de nous faire croire que l'âme raisonnable n'est pas de la nature de Dieu, puisque celle-ci est immuable, mais qu'elle peut participer à sa lumière, car les lampes ont besoin d'être allumées et peuvent s'éteindre. Ainsi, quand l'Evangile dit de Jean « qu'il n'était pas lumière,» cela doit s'entendre de la lumière qui ne s'allume à aucun flambeau, et aux rayons de laquelle participe tout ce qui brille.