14.
Par quel principe accorder ici ce qui semble se contredire et s'exclure? Car il est impossible que les Ecritures mentent sur un point, quel qu'il soit. Dirons-nous que ces mots : « Jamais personne n'a vu Dieu, » ne doivent s'entendre que des hommes, comme ces autres : « Personne ne sait ce qui se passe dans l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui-même 1 ; » car il est évident que ce passage ne peut s'appliquer à Dieu, puisqu'il est écrit que le Christ n'avait pas besoin que nul ne lui rendît témoignage de l'homme, parce qu'il savait lui-même ce qu'il y avait dans l'homme 2; et l'Apôtre a pleinement expliqué cela lorsqu'il a dit : « Personne parmi les hommes rie l'a vu ni ne peut le voir 3.» Si donc il a été dit : « Jamais personne n'a vu Dieu, » comme si on avait dit : personne parmi les hommes n'a vu Dieu, il n'y aura plus de difficulté à l'égard de ce passage : « Leurs anges voient toujours la face de mon Père; » et nous pouvons croire que les anges voient Dieu, mais que nul homme ne l'a jamais vu. Toutefois, comment Dieu a-t-il été vu d'Abraham, d'Isaac, de Jacob, de Job, de Moïse, de Michée, d'Isaïe 4, et d'autres encore auxquels Dieu aurait pu apparaître d'après le véridique témoignage des Ecritures, si jamais personne parmi les hommes n'a vu ni ne peut voir Dieu ?