6.
De grands hommes, très-savants dans les saintes Ecritures, et dont les travaux ont été un secours pour l'Eglise et pour les études religieuses des fidèles, ayant eu occasion de s'expliquer sur cette question , ont dit que le Dieu invisible se voit invisiblement, c'est-à-dire par cette nature qui demeure aussi invisible en nous par un esprit et un coeur pur. Le bienheureux Ambroise, parlant du Christ comme étant le Verbe, a dit que « Jésus se voit, non point des yeux du corps, mais des yeux de l'esprit. » « Les juifs ne l'ont pas vu, » a-t-il ajouté, « car leur coeur insensé était dans l'aveuglement 1 : » saint Ambroise marquait ainsi par où on voit le Christ. De même, en parlant du Saint-Esprit, le saint évêque cite ces paroles du Seigneur : « Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Consolateur, qui sera toujours avec vous , l'Esprit de vérité que ce monde ne peut recevoir parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas2 ». Il fallait donc, dit saint « Ambroise, que le Christ parût avec un corps, puisqu'il est invisible dans la substance de a sa divinité. Nous avons vu l'Esprit, mais sous à une forme corporelle ; voyons aussi le Père ; mais parce que nous ne pouvons pas le voir, écoutons-le. » Et ensuite : « Ecoutons donc le Père, car il est invisible; son Fils est aussi invisible selon sa divinité, car jamais personne n'a vu Dieu 3 : le Fils étant Dieu, il est donc invisible dans ce qui fait qu'il est Dieu 4. »