17.
Ne nous inquiétons pas, dans cette interprétation, de ce que l'apôtre Pierre dit, que ce fut le Christ même qui prêcha aux esprits enfermés dans la prison, et restés incrédules aux jours de Noé : ne repoussons pas ce sens sous prétexte qu'au temps de Noé le Christ n'était pas encore venu. Il n'était pas encore venu en chair, comme plus tard quand il parut sur la terre et qu'il conversa avec les hommes 1 ; mais depuis le commencement du genre humain il est venu, non point en chair, mais en esprit , soit pour reprendre les méchants comme Caïn, et Adam lui-même et sa femme; soit pour consoler les bons ou avertir les uns et les autres afin qu'ils croient pour leur salut et ne s'exposent pas à un malheur éternel en ne croyant pas ; il s'est fait entendre et voir à ceux qu'il a voulu et comme il a voulu. J'ai dit qu'il est venu en esprit ; en effet, le Fils , dans la substance de la divinité , est esprit puisqu'il n'est point corps : mais que fait le Fils sans le Saint-Esprit et sans le Père , puisque toutes les oeuvres de la Trinité sont inséparables ?
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Baruch, III, 38. ↩