14.
Il y a donc maintenant des hommes qui, «ignorant la justice de Dieu, » comme il a été dit des Juifs, « et voulant établir leur propre justice, ne se sont pas soumis à la justice de Dieu 1. » Ils pensent être justifiés parla loi, regardant comme suffisant, pour l'accomplir, le libre arbitre, c'est-à-dire leur propre justice tirée de la nature humaine, et non pas celle qui est un don de la grâce divine, ce qui fait qu'on l'appelle la justice de Dieu. De là ces paroles de l'Apôtre : « Par la loi on connaît le péché. Mais maintenant la justice de Dieu sans la loi s'est manifestée, attestée par la loi et les prophètes 2. » Elle s'est manifestée, dit saint Paul; elle existait donc, mais comme la rosée accordée à Gédéon, d'abord qui était cachée dans la toison,. maintenant on la voit sur l'aire 3. Ainsi la loi sans la grâce n'aurait pas pu être la mort du péché, mais aurait été sa force, car il a été dit que « le péché est l'aiguillon de la mort et que la force du péché c'est la loi 4? » De même que plusieurs, pour se dérober à l'empire du péché, recourent à la grâce maintenant étendue comme sur l'aire, ainsi quelques-uns en petit nombre y avaient recours alors qu'elle était cachée comme dans la toison. Cette dispensation selon les temps se rapporte à la profondeur des richesses de la sagesse et de la science de Dieu, dont il a été dit : « Combien ses jugements sont impénétrables et ses voies incompréhensibles 5 »