5.
C'est pourquoi il est bon pour l'homme de dire avec toutes les forces de son libre arbitre: « En vous je conserverai ma force, ô mon Dieu 1 ! » L'homme qui pense pouvoir, sans le secours de Dieu, garder ce qu'il lui adonné, est semblable à celui qui, parti pour un pays lointain, vécut en prodigue, dissipa tout, et, tombé à la fin dans les dernières misères de la servitude, rentra en lui-même et dit : « Je me lèverai, et j'irai à mon père 2. » Aurait-il eu cette bonne pensée si le Père de miséricorde ne la lui avait secrètement inspirée ? Le ministre de la nouvelle alliance a bien compris : « Non que nous soyons capables d'avoir aucune abonne pensée comme de nous-mêmes, dit-il,mais c'est Dieu qui nous en rend capables 3.» Aussi après avoir dit que c'est en Dieu qu'il conserve sa force, de peur qu'il n'y eût, même ici, quelque apparence de présomption , et comme s'il se fût souvenu que si le Seigneur regarde pas la cité, ceux qui la gardent veillent en vain 4, et que celui qui garde Israël ne dort pas, ne s'assoupit pas 5 ; le Psalmiste ajoute un mot pour exprimer comment il peut conserver, ou plutôt qui conserve sa force «Parce que, dit-il, vous êtes mon appui, ô mon Dieu ! »