19.
Il est une autre masse dont parle l'Apôtre: « Si, dit-il, les prémices sont saintes, la masse l'est aussi ; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi 1. » Cette masse vient d'Abraham et non point d'Adam, c'est-à-dire de la communion du sacrement et de la similitude de la foi et non pas d'une propagation mortelle ; mais la première masse ou la première pâte , comme portent beaucoup d'exemplaires, étant tout entière vouée à la mort, puisque le péché est entré dans le monde par un seul homme et par le péché la mort, et que la mort a passé ainsi dans tous les hommes par ce seul homme en qui tous ont péché; c'est la miséricorde qui en tire des vases d'honneur, et la justice des vases d'ignominie. Là , les mérites ne précèdent point la grâce du Libérateur, et ici les péchés n'échappent pas à la justice de celui qui punit. Ceci est moins évident lorsqu'il ne s'agit point du premier âge et qu'on a affaire à des disputeurs opiniâtres ; car pour soutenir les mérites des hommes ils se réfugient dans une sotte d'obscurité où il n'est pas aisé de les atteindre mais l'Apôtre oppose à leur résistance le saisissant exemple de ces enfants qui n'étaient, pas encore nés et qui n'avaient fait ni bien ni mal lorsqu'il frit dit : « non à cause des oeuvres, mais par la volonté de celui qui appelle : « L'aîné sera assujéti au plus jeune. »
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Rom. XI,16. ↩