21.
« Comment, disent-ils, la condamnation d'Esaü n'a-t-elle pas été imméritée, puisque ce n'est pas à cause de ses oeuvres, mais à cause de la pitre vocation de Dieu qu'il a été dit que l'aîné serait assujéti au plus jeune ? » De même que Jacob n'avait rien fait de bien qui méritât la grâce, ainsi Esaü n'avait rien fait de mal qui méritât le châtiment. Assurément, il n'y avait dans l'un ni dans l'autre aucune oeuvre bonne ou mauvaise qui leur fût propre; mais tous deux étaient coupables par le premier homme, en qui tous ont péché, et par lequel tous sont devenus sujets à la mort; car tous ceux qui dans l'avenir devaient sortir de lui, ne faisaient qu'un alors avec lui. Le péché d'Adam eût été le péché d'un seul s'il n'avait pas eu de race: mais nul n'est exempt de sa faute, parce que la nature de tous était en lui. Si les deux jumeaux, sans oeuvre bonne ou mauvaise qui leur fût personnelle, sont cependant nés coupables tous les deux, qu'on loue la miséricorde qui délivre l'un, qu'on n'accuse pas la justice qui punit l'autre.