1.
Votre charité saura que les serviteurs de Dieu Cresconius, Félix et un autre Félix, qui qui sont venus vers nous de votre monastère, ont passé avec nous les fêtes de Pâques. Nous les avons gardés un peu plus longtemps pour qu'ils retournent vers vous mieux instruits contre les nouveaux hérétiques pélagiens. On tombe dans leur erreur en pensant que ce soit d'après des mérites humains que nous est accordée la grâce de Dieu, qui seul délivre l'homme par Notre-Seigneur Jésus-Christ. On est aussi dans l'erreur en croyant que, quand le Seigneur viendra pour juger, il ne jugera pas selon ses œuvres l'homme qui aura été en âge d'user du libre arbitre. Les enfants qui n'ont pas encore d'eux-mêmes des œuvres bonnes ou mauvaises, sont seuls damnés, à cause du péché originel lorsque la grâce du Sauveur ne les en délivre point par le baptême. Quant aux autres hommes qui, usant du libre arbitre ont ajoute au péché originel des péchés qui leur soient propres, si, par la grâce de Dieu, ils n'ont point été tirés de la puissance des ténèbres pour passer dans le royaume du Christ, ils seront condamnés et porteront non-seulement la peine du péché originel , mais encore des fautes de leur volonté propre. Les bons recevront la récompense des œuvres de leur bonne volonté, mais c'est par la grâce de Dieu qu'ils ont obtenu cette bonne volonté elle-même. Ainsi s'accomplit ce qui est écrit : « Colère et indignation, tribulation et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal, du juif premièrement, puis du grec; mais gloire, honneur et paix à tout homme qui fait le bien, au juif premièrement, puis au grec 1. »
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Rom. II, 9, 10. ↩