3.
Que les uns souffrent moins, les autres davantage, ou tous également, on voit toujours alors quels sont ceux qui souffrent pour les autres : ce sont ceux qui, pouvant, par la fuite, se dérober à de tels maux, aiment mieux demeurer que d'abandonner leurs frères dans le besoin. C'est là le grand témoignage de cette charité recommandée par l'apôtre Jean, lorsqu'il dit : « De même que le Christ a donné sa vie pour nous, ainsi nous devons donner notre vie pour nos frères 1. » Car ceux qui prennent la fuite ou qui ne restent tait, dans leurs propres intérêts, s'ils viennent à être -pris, souffrent pour eux-mêmes et non pas pour Leurs frères; mais ceux qui souffrent pour n'avoir pas voulu délaisser les fidèles, qui avaient besoin d'eux pour le salut de leur âme, ceux-là, sans aucun doute, donnent leur vie pour leurs frères.
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I Jean, III, 16. ↩