8.
Quand de toutes parts se montrent les périls et que la fuite est impossible, oublierons-nous l'empressement universel dans l'Eglise ? Les uns demandent le baptême, les autres la réconciliation, d'autres des pénitences à faire; tous veulent qu'on les console et qu'on affermisse leur âme par les sacrements. Si les ministres manquent, quel malheur pour ceux qui sortent de cette vie sans être régénérés ou déliés ! quelle affliction pour la piété de leurs parents qui ne les retrouveront pas avec eux dans le repos de la vie éternelle ! enfin quel gémissement de tous, et quels blasphèmes de la part de quelques-uns sur l'absence des ministres et l'impossibilité de recevoir les sacrements ! Voyez ce que fait la crainte des maux temporels, et à quels maux éternels elle mène !
Mais si les ministres sont là, ils subviennent aux besoins de tous, selon les forces que Dieu leur donne : les uns sont baptisés, les autres réconciliés, nul n'est privé de la communion du corps du Christ, tous sont consolés et soutenus; on les exhorte à prier Dieu, qui peut détourner tous les dangers, à être prêts pour la vie ou pour la mort, et s'il n'est pas possible que ce calice passe loin d'eux 1, à accomplir la volonté de celui qui ne peut rien vouloir de mal.
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Matth. XXVI, 42. ↩