10.
Ici quelqu'un dira peut-être que les ministres de Dieu doivent se dérober aux. maux dont on est menacé, afin de se conserver pour le bien de l'Eglise en des temps plus paisibles. Quelques-uns ont raison de faire ainsi, lorsque d'autres sont là pour remplir les devoirs du ministère ecclésiastique. Nous avons dit qu'Athanase avait fait cela; les catholiques savent combien ce grand homme était nécessaire à l'Eglise, et quels services il lui a rendus en défendant de bouche et de coeur la vérité contre les ariens. Mais quand le péril est commun; quand il est à craindre que la fuite de qui que ce soit n'ait l'air d'avoir été déterminée par la peur de la mort au lieu des intérêts de l'Eglise, et qu'on ne fasse plus de mal en s'éloignant qu'on ne pourrait être utile en sauvant sa vie, il ne faut fuir sous aucun prétexte. Enfin, ce ne fut pas de lui-même, mais ce fut à la prière de ses serviteurs que le roi David consentit à ne plus s'exposer aux périls des batailles, de peur que « le flambeau d'Israël ne s'éteignît 1, » comme il est dit dans l'Ecriture; autrement son exemple aurait fait bien des lâches : ils auraient cru que David avait pris cette résolution, non pour l'avantage des autres, mais dans le trouble de la peur.
-
III livre des Rois, XI, 17. ↩