3.
Quant aux priscillianistes, ils acceptent tous les livres , les canoniques comme les apocryphes : mais ils détournent le sens de tout ce qui les condamne , et leurs explications menteuses sont tantôt d'une habileté rusée, et tantôt ridicules et niaise. Lorsqu'ils se trouvent en présence de gens qui ne sont point de leur secte, ils donnent des interprétations auxquelles ils ne croient pas du tout; autrement ils seraient catholiques ou du moins peu éloignés de la vérité, parce qu'en pareil cas c'est le sens catholique qu'ils cherchent ou qu'ils paraissent vouloir chercher, même dans les écritures apocryphes. Mais, entre eux, les priscillianistes ont d'autres sentiments; ils n'osent les produire en public parce qu'ils sont réellement criminels et détestables : c'est sous le voile de la foi catholique qu'ils se cachent , et c'est la foi catholique qu'ils ont l'air de professer devant ceux qu'ils redoutent. Il pourrait se rencontrer des hérétiques plus immondes peut-être, ruais il n'en est pas de comparables pour la tromperie. D'autres mentent par un fonds de vice humain, par habitude ou infirmité morale ; mais ceux-là mentent, dit-on, par précepte ; il est commandé de mentir avec serment pour cacher leur vraie et abominable doctrine. Ceux qui ont appartenu à leur secte et que la miséricorde de Dieu en a délivrés, citent les termes mêmes de ce précepte des priscillianistes.