2.
J'aimerais donc mieux, si c'était possible, chercher avec vous jusqu'où va le sens de ces mots « l'homme animal, » afin que, si nous nous sommes élevés au-dessus, nous puissions nous réjouir d'atteindre, par quelque côté, à ces vérités immuables qui dépassent l'intelligence humaine. Il faut prendre garde que ce ne soient les jugements de l'homme animal qui nous fassent paraître une folie l'égalité du Fils et du Père; car c'est de l'homme animal qu'il est dit que les choses de l'Esprit de Dieu lui semblent une folie. Quoique cette majesté, plus haute que toute chose, accessible à la pensée des spirituels , échappe aux langues d'ici-bas, il me semble pourtant aisé de voir que celui-là n'a pas été fait par lequel tout a été fait et sans lequel rien n'a été fait. Car s'il a été fait par lui-même, il était avant d'être fait, autrement il n'aurait pu se faire ; ce qui est aussi faux à penser qu'absurde à dire. S'il n'a pas été fait par lui-même, il ne l'a pas été du tout, puisque « tout ce qui a été fait l'a été par lui : car toutes choses ont été faites par lui, et sans lui rien n'a été fait 1. »
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Is. LIII, 8. ↩