3.
Reconnaissez donc quels dangers nous courons, nous de qui on attend, non-seulement que nous soyons des docteurs, mais encore que nous enseignions les choses divines, et qui ne sommes que des hommes. Toutefois, dans ces travaux et ces périls, il est une grande consolation, c'est de voir ceux qu'on instruit parvenir au point de ne plus avoir besoin d'être enseignés par des hommes. Ce n'est pas nous seulement qui avons été menacés de ce danger de l'orgueil; un autre le connut : et qui sommes-nous en comparaison de lui? le Docteur des nations a passé par cette épreuve. « De peur, dit-il, que je ne vinsse à m'enorgueillir par la grandeur de mes révélations, l'aiguillon de la chair m'a été donné 1. » Notre-Seigneur, admirable médecin de cette enflure de l'âme; dit encore : « Ne cherchez pas à être appelés maître par les hommes, parce que vous n'avez qu'un seul Maître, le Christ 2. » Et le Docteur des gentils , n'oubliant pas cela , ajoute : « Celui qui plante n'est rien, ni celui qui arrose, mais tout vient de Dieu qui donne l'accroissement 3. » C'est ce que n'oubliait pas le précurseur, qui s'humiliait d'autant plus en toutes choses qu'il était le plus grand parmi ceux qui sont nés de la femme 4 , et qui se trouvait indigne de délier la chaussure du Christ 5. A-t-il voulu montrer autre chose quand il a dit : «Celui qui a l'épouse est l'époux; l'amide l'époux est debout et l'écoute, et sa joie est d'entendre la voix de l'époux 6 ? » C'est cette manière d'entendre qui faisait dire au Psalmiste, comme je l'ai rappelé plus haut: « Vous me donnerez la joie et l'allégresse parce que j'aurai écouté, et mes os humiliés tressailliront. »