2.
«Mais quoi donc? » me direz-vous peut-être, « mon frère auprès de moine sera-t-il pas utile à l'Eglise? Est-ce pour autre chose que pour le service de l'Eglise que je désire l'avoir avec moi? » Assurément, si votre frère devait, auprès de vous autant qu'ici, gagner ou conduire des brebis au Seigneur, il n'est personne qui n'eût le droit de m'accuser, je ne dis pas de dureté, mais d'iniquité. Les intérêts religieux de notre ministère souffrent parmi nous du manque d'ouvriers évangéliques qui sachent la langue latine; l'usage de cette langue est, au contraire, commun dans le pays que vous habitez; serait-ce pourvoir au salut des peuples du Seigneur que de vous envoyer celui qui est doué d'une aptitude si précieuse, et de l'enlever à notre contrée, pour laquelle nous l'avons souhaité avec une si grande ardeur de coeur? Pardonnez-moi donc ce que je fais contre votre désir et à regret : j'y suis obligé par les devoirs de mon ministère. le Seigneur, en qui vous avez mis votre coeur, bénira vos travaux pour vous récompenser de ce sacrifice; car c'est vous surtout qui avez accordé le diacre Lucile à l’ardente soif de notre pays. Je ne vous devrai pas peu si vous daignez m'épargner de nouvelles instances à cet égard; je ne voudrais pas paraître trop dur à votre vénérable et sainte bienveillance.