1.
J'ai lu la réponse que votre bienveillance m'a adressée bien longtemps après la lettre que, je vous ai envoyée; car je vous avais écrit quand mon saint frère et collègue Possidius: était encore au milieu de nous et avant qu'il s'embarquât; et la lettre que vous avez bien voulu lui remettre pour moi; je l'ai reçue le sixième jour des calendes d'avril 1, près de huit mois après la mienne. J'ignore absolument, comment ma lettre ou la vôtre ont éprouvé un si long retard. Peut-être votre sagesse a-t-elle dédaigné de me répondre d'abord et ne l'a-t-elle fait que depuis peu. Si c'est là la cause, je. m'en étonne. Avez-vous entendu dire quelque chose que nous ne sachions pas encore? Mon frère Possidius qui, permettez-moi de le dire, aime vos concitoyens d’un amour beaucoup plus salutaire que vous-même, a-t-il obtenu contre eux des, décisions terribles? Vous semblez le craindre. lorsque, dans votre lettre, vous me demandez de me représenter « l'état d'une ville d'où l'on arrache des citoyens pour les conduire au supplice, les gémissements des mères, des épouses, des enfants., des parents ; la honte qui accompagne ceux qui reviennent après avoir, subi la torture, le renouvellement des douleurs par la vue des blessures et des cicatrices. » A Dieu, ne plaise que nous fassions ou que nous sollicitions jamais rien de, pareil,contre aucun de nos ennemis ! Mais, je vous le répète, si la renommée vous a apporté, quelque chose de semblable, dites-le-nous plus clairement, pour que nous puissions aviser à l'empêcher, ou que nous sachions quoi répondre aux gens qui le croiraient.
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Le 26 mars, ↩