5.
Que répondrai-je au Seigneur mon juge? Lui dirai-je que sous le poids des affaires ecclésiastiques, il ne m'a pas été possible de chercher ce qui me manquait? Mais si le Seigneur me répond: « Mauvais serviteur, si un domaine de l'Eglise dont on recueille les fruits avec tant de soin avait à souffrir quelque atteinte, est-ce que, par le consentement de tous ou les ordres de quelques-uns, vous ne laisseriez pas là le champ que j'ai arrosé de mon sang pour aller demander justice aux juges de la terre? et si on jugeait contre vous, ne passeriez-vous pas les mers? Nul ne vous reprocherait un an d'absence et même plus pour empêcher qu'un autre ne possédât ce domaine nécessaire non point à l'âme, mais au corps des pauvres : et leur faim pourtant serait bien plus facilement apaisée et d'une manière plus agréable pour moi par les fruits de mes arbres vivants si on les cultivait avec soin. Pourquoi donc vouloir vous justifier de ne pas avoir appris à cultiver mon champ en « prenant pour prétexte le manque de loisir?»
Dites-moi, je vous prie, ce que j'aurai à répondre. Voulez-vous que je dise à Dieu: « Le vieillard Valère, me croyant versé dans toutes ces choses, m'a d'autant moins (540) permis de m'en instruire qu'il m'aimait davantage? »