3.
Enfin dans cette même parabole de l'Evangile où le pharisien et le publicain sont mis en scène, le Seigneur montre manifestement ce qu'il aime, ce qu'il repousse en l'homme 1. « Dieu, comme il est écrit, résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles 2. » Aussi nous déclare-t-il que le publicain sortit du temple bien plus justifié par la confession de ses péchés que le pharisien par l'énumération de ses justices. C'est bien avec raison que ce louangeur de lui-même s'en alla rejeté de la face de Dieu ; il faisait profession de savoir la loi, mais il avait oublié cette parole du Seigneur dans le prophète Isaïe : « Sur qui habiterai-je, si ce n'est sur celui qui est humble et paisible, et qui tremble à mes discours 3? » Mais cet accusateur de lui-même dans un coeur contrit est reçu de Dieu et obtient le pardon de ses péchés par la grâce de l'humilité, tandis que le pharisien, avec sa sainteté judaïque, sort du temple chargé du poids de ses péchés parce qu'il s'est vanté d'être saint. Il est représenté par ces juifs dont parle l'Apôtre, qui, désirant établir leur propre justice qui vient de la loi, ne se sont point soumis à la justice de Dieu 4 qui vient de la fat et quia été imputée à justice à notre père Abraham, non comme récompense de ses oeuvres 5, mais parce qu'il a cru à la toute-puissance de Dieu : auprès de ce Dieu celui-là est véritablement juste qui vit de la foi, et le saint n'est pas sur la terre, mais dans le ciel, car il marche selon l'esprit et non selon la chair; sa conversation est dans les cieux ; il n'attend pas sa gloire de la circoncision de la chair, mais de la circoncision du coeur, qui s'accomplit invisiblement, non par la lettre, mais par l'esprit: aussi la louange ne lui vient point des hommes, mais de Dieu.