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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De doctrina christiana

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De la doctrine chrétienne

CHAPITRE VII. TRAITS D'ÉLOQUENCE TIRÉS DE L'ECRITURE.

11. Quelle clarté saisissante, et en même temps quelle sagesse dans ces paroles de l'Apôtre! « Nous nous glorifions dans nos tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, la patience l'épreuve, et l'épreuve l'espérance. Or, cette espérance ne nous trompe point, parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs parle Saint-Esprit qui nous a été donné 1. » Quel savant assez ignorant, pour ainsi m'exprimer, oserait prétendre que l'Apôtre s'est attaché à suivre les règles de l'art? Ne serait-il pas la risée de tous les chrétiens, éclairés ou non ? et cependant il y a là une figure que les Grecs appellent climax et nous gradation, pour ne pas dire échelle, figure dans laquelle les expressions ou les pensées s'enchaînent les unes aux autres, comme ci-dessus, où la patience est liée à la tribulation, l'épreuve à la patience, et l'espérance à l'épreuve. Il y a même dans ce passage un autre genre de beauté. A la suite de ces phrases coupées et détachées, appelées par les grecs cvla, et commata , qui se prononcent séparément, vient ce qu'on appelle une période, dont les membres s'énoncent d'une manière suspensive, jusqu'à la fin du dernier. La première de ces phrases détachées qui précédent la période, est celle-ci : « La tribulation produit la patience » ; la seconde : « la patience l'épreuve » ; et la troisième : « et l'épreuve l'espérance. » Vient ensuite la période qui renferme aussi trois membres, dont le premier est : « Or, l'espérance ne nous trompe point » ; le second : « parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs » ; le troisième : « par l'Esprit-Saint qui nous a été donné », Ces observations font partie de l'enseignement méthodique de l'art. Si donc nous disons que l'Apôtre n'a pas cherché à en observer les règles, nous sommes loin de soutenir qu'en lui l'éloquence n'ait pas accompagné la sagesse.

12. Dans sa seconde épître aux Corinthiens, il reprend quelques faux Apôtres d'entre les Juifs qui parlaient mal de lui. Contraint de faire son propre éloge, il se l'impute comme une folié ; mais quelle sagesse et quelle éloquence dans ses paroles ! L'éloquence toutefois ne fait qu'accompagner la sagesse qui le dirige; la sagesse marche la première, sans repousser l'éloquence qui la suit. « Je vous le dis encore une fois : que personne me prenne pour un insensé, ou du moins, supportez ma folie, et permettez-moi de me glorifier aussi un peu. Croyez, si vous voulez, que ce je dis, je ne le dis pas selon Dieu, mais que je fais paraître de l'imprudence dans ce que je prends pour un sujet de me glorifier. Puisque plusieurs se glorifient selon la chair, je puis bien aussi me glorifier comme eux. Car, étant sages comme vous êtes, vous souffrez sans peine les imprudents. Vous souffrez même qu'on vous asservisse, qu'on vous dévore, qu'on prenne votre bien, qu'on vous traite avec hauteur, qu'on vous frappe au visage. C'est à ma confusion que je le dis; car je reconnais que nous avons été faibles en ce point. Mais pour ce qui est des autres avantages qu'ils osent s'attribuer eux-mêmes, je veux bien faire une imprudence, en me rendant en cela aussi hardi qu'eux . Sont-ils Hébreux ? Je le suis aussi. Sont- ils Israélites ? Je le suis aussi. Sont-ils de la race d'Abraham ? J'en suis aussi. Sont-ils ministres de Jésus-Christ? Quand je devrais passer pour imprudent, j'ose dire que je le suis encore plus qu'eux. J'ai plus souffert de travaux, plus reçu de coups, plus enduré de prisons; je me suis souvent vu tout près de la mort. J'ai reçu des, Juifs, en cinq fois différentes, quarante coups moins un. J'ai été battu de verges par trois fois; une fois j'ai été lapidé ; j'ai fait naufrage trois fois ; j'ai passé un jour et une nuit au fond de la mer; j'ai été souvent dans les voyages, dans les périls sur les fleuves, dans les périls de la part des voleurs, dans les périls de la part de ceux de ma nation, dans les périls de la part des païens, dans les périls au milieu des villes, dans les périls au milieu des déserts, dans les périls sur la mer, dans les périls entre les faux frères. J'ai souffert toutes sortes de ta figues et de travaux, les veilles fréquentes, la faim, la soif, les jeûnes réitérés, le froid et la nudité. Outre les maux extérieurs, le soin que j'ai des Églises attire sûr moi une foule d'affaires qui m'assiègent tous les jours. Qui est faible, sans que je m'affaiblisse avec lui? Qui est scandalisé, sans que je brûle ? S'il faut se glorifier de quelque chose, je me glorifierai de mes peines et de mes souffrances 2. » La moindre attention découvre dans ces paroles un trésor de sagesse, et la nature la plus endormie y sent coule un torrent d'éloquence.

13. Un critique judicieux reconnaîtra que ces phrases coupées, ces membres et ces périodes, dont je parlais plus haut, disposés avec une admirable variété, ont imprimé à ce discours ce cachet particulier, cette forme d'animation et de vie qui charme et entraîne les plus ignorants. Au début de notre citation, c'est une suite de périodes. La première est très courte, car elle n'a que deux membres : toute période ne peut en avoir moins, mais elle peut en renfermer davantage. Voici donc cette première : « Je vous le dis encore une fois: que personne ne me prenne pour un insensé ». Vient la seconde de trois membres ou du moins, supportez ma folie, et permettez-moi de me glorifier aussi un peu ». La troisième en renfermé quatre: « A l'égard. de ce que je vous dis, je ne parle pas selon le Seigneur, mais je fais paraître de l'imprudence, dans ce que je prends pour un sujet de me glorifier. » La quatrième n'en a que deux: « Puisque plusieurs se glorifient selon la chair, je puis bien me glorifier comme eux. » La cinquième de même Car étant sages comme vous l'êtes, vous souffrez sans peine les imprudents. » « La sixième encore deux : Vous souffrez même qu'on vous asservisse. » Suivent trois phrases détachées : « Qu'on vous dévore, qu'on prenne votre bien, qu'on vous traite avec hauteur. » Puis trois autres membres : Qu'on vous frappe au visage; c'est à ma confusion que je le dis, car je reconnais que nous avons été faibles en ce point. » Ensuite une période de trois membres: « Mais pour ce qui est des autres avantages qu'ils osent s'attribuer eux-mêmes, je veux bien faire une imprudence, en me rendant en cela aussi hardi qu'eux. » Ici se succèdent trois interrogations avec autant de réponses, toutes en phrases coupées: « Sont-ils Hébreux ? Je le suis aussi. Sont-ils Israëlites?

« Je le suis aussi. Sont-ils de la race d'Abraham ? Je le suis aussi. » Aune quatrième et semblable interrogation, la réponse se fait, non par une phrase détachée, mais par un membre : « Sont-ils ministres de Jésus-Christ ? Quand je devrais passer pour imprudent à le dire, je le suis encore plus qu'eux ». Après, sans plus d'interrogation, se déroulent quatre phrases coupées : « J'ai plus souffert de travaux, plus enduré de prisons, plus reçu de coups, j'ai été plus sou vent exposé a la mort. » Ici vient s'interposer une courte période, dont les membres se distinguent par une prononciation suspensive, et dont le premier est : « Cinq différentes fois de la part des Juifs, » auquel se rattache le second : « j'ai reçu trente-neuf coups de fouet. » Ensuite reparaissent des phrases détachées, au nombre de trois : « J'ai été battu de verges par trois fois, j'ai été lapidé une fois, trois fois j'ai fait naufrage ». Puis un membre seul : « j'ai passé un jour et une nuit au fond de la mer ». Après se déroulent avec grâce quatorze phrases courtes et concises : « J'ai été souvent dans les voyages, dans les périls sur les fleuves, dans les périls de la part des voleurs, dans les périls de la part de ceux de ma nation, dans les périls de la part des païens, dans les périls au milieu des villes, dans les périls au milieu des déserts, dans les périls sur la mer, dans les périls entre les faux frères ; j'ai souffert toutes sortes de travaux et de fatigues, les veilles fréquentes, la faim et la soif, les jeûnes réitérés, le froid et la nudité. » Ensuite une période de trois membres : « Outre ces maux extérieurs, une foule d'affaires m'assiègent tous les jours, le soin que j'ai de toutes les Eglises. » A cette période rattachent par interrogation : « Qui est faible sans que je m'affaiblisse ? Qui est scandalisé sans que je brûle ? » Enfin ce passage magnifique, qui permet à peine de respirer, se termine par une période à deux membres : « S'il faut se glorifier de quelque chose, je me glorifierai de mes peines et de mes souffrances. » Quelle beauté, quel charrue inexprimable deus l'art avec lequel l'auteur a su, après ce grand mouvement d'éloquence, amener cette simple narration, comme pour se reposer et reposer avec lui l'auditeur ! « Dieu, qui est le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ béni dans tous les siècles, sait que je ne mens point 3. » Il raconte ensuite brièvement les périls qu'il a courus, et la manière dont il y a échappé.

14. Il serait trop long d'analyser ainsi le reste de ce discours, et de montrer les beautés de même genre renfermées partout ailleurs dans nos livres saints. Que serait-ce si j'avais, voulu faire ressortir, rien que dans repassage emprunté à Saint Paul, l'emploi de ces figures de langage qu'enseigne la rhétorique ? N'en aurais-je pas trop dit pour les hommes sages, et pas encore assez pour ceux qui étudient les règles de l'art? Dans les écoles, on donne une haute importance à tous ces préceptes; on les achète à grand prix, et on les vend avec ostentation. Je crains même que les détails dans lesquels je suis entré, ne se ressentent de cette vanité que je condamne. Mais je devais répondre à ces faux savants qui regardent nos écrivains sacrés- comme méprisables, sinon pour ne pas faire preuve, du moins pour rie pas faire parade de cette éloquence pour la quelle ils sont passionnés.

15. On croira peut-être que j'ai choisi l'Apôtre saint Paul, comme le seul modèle d'éloquence que nous ayons. S'il a dit quelque part : « Fussé-je inhabile pour la parole, je ne le suis pas pour la science 4, » c'est plutôt une concession qu'il a faite à ses détracteurs, que l'aveu d'un défaut qu'il aurait reconnu en lui. Cette interprétation serait la seule admissible, s'il eût dit : « Je « suis inhabile pour la parole, mais non pour la science. » Il n'hésite pas d'avouer qu'il possède la science, sans laquelle il ne pouvait être le docteur des nations; et si nous citons quelques passages, de lui comme modèles d'éloquence, nous les tirons de ces épîtres que ses détracteurs mêmes, qui méprisaient sa parole quand il était présent, ont reconnues pour être pleines de force est de gravité 5.

Je vais donc parler aussi de l'éloquence des Prophètes, qui ont fait un si fréquent usage des figures. Mais plus la vérité y est enveloppée d'expressions métaphoniques, plus on la goûte avec délices quand elle. est dévoilée. Je dois m'arrêter ici à des citations où je ne sois pas obligé d'interpréter le sens, mais où je puisse me borner à faire ressortir le mérite du style. Je les emprunterai de préférence, au livre de ce prophète qui nous apprend que son emploi était de garder les troupeaux, et que Dieu le tira de là pour l'envoyer prophétiser à son peuple 6. Je ne suivrai point la version des Septante. Cette version, faite sous une inspiration particulière de l'Esprit-Saint, semble, en certains endroits, avoir apporté les choses autrement que l'original, pour avertir le lecteur d'y chercher un sens spirituel; c'est ce qui fait que parfois elle est plus obscure, parce que le style en est plus figuré. Je prendrai la version latine faite sur l'hébreu par le prêtre Jérôme, versé dans l'une et l'autre langue.

16. Voici donc comment s'élève Amos, d'humble habitant des champs devenu prophète, quand il attaque les hommes impies, superbes, dissolus, et foulant aux pieds la charité fraternelle: « Malheur à vous qui vivez en Sion dans l'abondance de toutes choses, et qui mettez votre confiance en la montagne de Samarie, grands qui êtes les chefs du peuple, qui entrez avec une pompe fastueuse dans les assemblées d'Iraël! Passez à Chalané et voyez. Allez de là dans Emath la grande, et descendez à Geth, au pays des Philistins, et dans les royaumes qui dépendent de ces villes. Examinez si les terres qu'ils possèdent sont plus étendues que les vôtres, vous que Dieu réserve pour le jour de l'affliction, et qui êtes prêts d'être asservis à un roi barbare; qui dormez sur des lits d'ivoire, et vous étendez mollement sur votre couche ; qui mangez les agneaux gras, et les génisses choisies de tout le troupeau.; qui chantez aux accords de la harpe. Ces hommes ont cru qu'ils étaient pour l'harmonie les rivaux de David ; et ils boivent le vin dans de larges coupes, et ils répandent sur eux les parfums les plus exquis, insensibles à la ruine de Joseph 7. » Si ces docteurs infatués de l'éloquence, qui méprisent nos prophètes comme des ignorants, étrangers aux délicatesses du langage, eussent eu à traiter le même sujet en présence des mêmes auditeurs, et s'ils eussent voulu le traiter convenablement, je le demande, auraient-ils désiré s'exprimer autrement.

17. Et-il rien de plus parfait à désirer pour les oreilles les plus délicates ? Avec quel éclat, dès le début, l'invective vient frapper les coeurs endormis, pour les réveiller ! « Malheur à vous qui vivez en Sion dans l'abondance de toutes choses, et qui mettez votre confiance en la montagne de Samarie, grands qui êtes les chefs des peuples, qui entrez avec une pompe fastueuse dans les assemblées d'Israël! » Ensuite, pour montrer l'ingratitude qu'ils professent à l'égard du Dieu qui leur avait donné un si vaste royaume, en mettant leur confiance dans la montagne de Samarie, où se pratiquait le culte des idoles : « Passez, dit-il, à Chalané et voyez. Allez de là dans Emath la grande, descendez à Geth au pays des Philistins, et dans les royaumes qui dépendent de ces villes; examinez « si les terres qu'ils possèdent sont plus étendues « que les vôtres. » Tous ces noms qui spécifient les lieux, Sion, Samarie, Chalané, Emath la grande, Geth des Philistins, ne sont-ils pas autant d'éclats de lumière qui ornent le récit? Quelle charmante variété encore dans tous ces mots : « Vous qui êtes dans l'abondance, qui mettez votre confiance, passez, allez, descendez ! »

18. Il annonce ensuite et comme conséquence, la captivité qui est sur le point d'arriver sous le règne d'un roi impie: « Vous qui êtes réservés pour le jour de l'affliction, et prêts d'être as« servis à un roi barbare. » Il décrit alors leurs oeuvres de mollesse et de prodigalité en ces termes: « Vous qui dormez sur des lits d'ivoire, et vous étendez mollement sur votre couche, qui mangez les agneaux les plus gras et les génisses choisies de tout le troupeau. » Ces six membres forment trois périodes dont chacune en renferme deux. Il ne dit pas : « Qui êtes réservés pour le jour de l'affliction, qui êtes prêts d'être asservis à un roi barbare, qui dormez sur des lits d'ivoire, qui vous étendez mollement sur votre couche, qui mangez les agneaux les plus gras et les génisses choisies de tout le troupeau. » Sans doute il y aurait eu une véritable beauté à voir ces six membres se dérouler sous le même pronom autant de fois répété, et d'entendre la voix de l'orateur les distinguer chacun séparément ; mais la forme la plus parfaite était de les réunir deux à deux sous le même pronom, exprimant aussi trois pensées, dont la première regarde l'annonce de la captivité : « Vous qui êtes réservés pour le jour de l'affliction, et prêts d'être asservis à un roi barbare; » la seconde, la mollesse de ce peuple : « Qui dormez sur des lits d'ivoire, et vous étendez mollement sur votre couche; » la troisième, leur intempérance brutale : « Qui mangez les agneaux les plus gras, et les génisses choisies de tout le troupeau. » Le lecteur est libre de prononcer séparément chacun des membres et d'en faire six, ou de prononcer le premier, le troisième et le cinquième, d'une manière suspensive, de façon à lier le second membre au premier, le quatrième au troisième et le sixième au cinquième, et à former trois belles périodes, chacune de deux membres, dont la première montre 1e malheur qui menace ces hommes ; la seconde, leur volupté et leur mollesse; la troisième, leur intempérance et leurs prodigalités.

19. Il attaque ensuite leur passion désordonnée pour les plaisirs de l'oreille. Mais après avoir dit « Vous qui chantez aux accords de la harpe; n sachant que l'exercice modéré de la musique n'est pas incompatible avec la sagesse, tout à coup par un tour admirable d'éloquence, il suspend l'invective, cesse de s'adresser à ces hommes, quoiqu'il parle toujours d'eux, pour nous apprendre à distinguer la musique inspirée par la sagesse de celle que produit la passion. Ainsi il ne dit pas : Vous qui chantez aux accords de la harpe, et qui vous croyez en musique les rivaux de David. Mais après ces paroles que des hommes dissolus méritaient d'entendre : « Qui chantez aux accords de la harpe » , le prophète étale en quelque sorte aux yeux des autres leur ignorance, en ajoutant : « ils se sont crus en musique les rivaux de David et ils boivent le vin dans de larges coupes, ils répandent sur eux les parfums les plus exquis. » La meilleure manière de prononcer cette période, est de faire une suspension aux deux premiers membres, pour terminer au troisième.

20. Quant à ces paroles qui terminent: « Et ils sont insensibles à la ruine de Joseph, » on peut les prononcer comme un seul membre de phrase, ou y faire une suspension, de sorte qu'il y ait une période de deux membres, le premier : « Et ils sont insensibles, » le second : « à la ruine de Joseph.. » Avec quelle admirable délicatesse l'auteur, au lieu de dire : Ils sont insensibles à l'affliction de leur frère, a mis pour le mot frère, celui de Joseph, désignant ainsi tous les frères sous le nom propre de celui qui dut aux siens la réputation la plus éclatante, par les maux qu'il en reçut et par les bienfaits dont il. les combla. J'ignore assurément si la rhétorique que j'ai apprise et enseignée, pourrait revendiquer une semblable figure. Mais tout ce qu'elle renferme de beauté, la douce impression qu'elle fait sur ceux qui la lisent et la comprennent, il est inutile de l'expliquer à quiconque ne la sent pas.

21. Il y a d'ailleurs dans ce passage que nous venons de citer comme exemple, bien d'autres traits d'une véritable éloquence. Mais on en apprend moins encore, à un auditeur sensible, par l'analyse la plus exacte, qu'on ne le ravit en le lui récitant avec âme. De telles paroles ne sont pas le fruit d'un art purement humain; c'est l'Esprit divin qui les a inspirées, en y mêlant l'éloquence avec la sagesse. Si, comme l'ont remarqué et avoué des orateurs très distingués, on n'a. pu découvrir et formuler méthodiquement tout ce qu'enseigne l'art oratoire, qu'en en voyant l'application dans les oeuvres du génie, qu'y a-t-il d'étonnant qu'on le retrouve dans les écrits des hommes envoyés par Celui-là même qui est la source auteur de tout génie? Reconnaissons donc que nos auteurs et nos docteurs sacrés ont su à la sagesse joindre l'éloquence, et cette éloquence seule convenait à leur caractère.


  1. Rom. V, 3-5. ↩

  2. II Cor. XI, 16-30. ↩

  3. II Cor. XI, 31. ↩

  4. II Corin. XI, 6.  ↩

  5. Ibid. X, 10.  ↩

  6. Amos, VII, 14,16. ↩

  7. Amos, VI, 1-6. ↩

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Vier Bücher über die christliche Lehre (BKV)

7. Kapitel: An einem Beispiel aus den Briefen des Apostels Paulus und aus dem Buche Amos wird die tatsächliche Verbindung zwischen weisem Inhalt und künstlerischer Form bei den heiligen Schriftstellen ausführlich nachgewiesen

11. Wer sollte nicht den Sinn und die Weisheit der Worte des Apostels (Paulus) einsehen, wenn er sagt: „Wir rühmen uns in den Trübsalen, weil wir wissen, daß die Trübsal Geduld bewirkt, die Geduld aber Bewährung, die Bewährung aber Hoffnung; die Hoffnung S. 170aber läßt nicht zu Schanden werden: denn die Liebe Gottes ist ausgegossen in unser Herz durch den Heiligen Geist, der uns gegeben worden ist1.“ Wenn an dieser Stelle ein Kenner, um mich so auszudrücken, recht unkennerhaft behaupten wollte, der Apostel habe hier ganz unabsichtlich rhetorische Vorschriften befolgt, würde der nicht von gelehrten und ungelehrten Christen verlacht? Erkennt man ja doch hier die rednerische Figur, die man im Griechischen κλίμαξ (Leiter), im Lateinischen aber manchmal gradatio (Steigerung) heißt. „Leiter“ (scala) wollte man sie nämlich (im Lateinischen) nicht nennen, da sich die Worte und Gedanken in organischer Entwicklung auseinander entwickeln: so sehen wir z. B. an unserer Stelle die Trübsal mit der Geduld, die Geduld mit der Bewährung, die Bewährung aber mit der Hoffnung sich verbinden. Noch eine zweite (rhetorische) Feinheit kann man an unserer Schriftstelle sehen: nachdem nämlich einige Satzteile, die man bei uns „membra et caesa“ (Glieder und Einschnitte), bei den Griechen aber „κῶλα“ und „κόμματα“ heißt, mit besonderer Betonung abgeschlossen sind, erfolgt „die Umkehr oder die Wendung“ (ambitus sive circuitus), welche die Griechen „περίοδος“ nennen: deren Glieder spricht der Redner mit gehobener Stimme, bis die Periode schließlich ihren Abschluß findet. An unserer Stelle heißt von den der „Wendung“ vorausgehenden Gliedern das erste: „weil Trübsal Geduld bewirkt“, das zweite: „Geduld aber Bewährung“, das dritte: „Bewährung aber Hoffnung“. Daran reiht sich dann die sogenannte „Wendung“ (περίοδος) selbst, die wiederum in drei Gliedern durchgeführt wird, von denen das erste ist: „die Hoffnung aber läßt nicht zu Schanden werden“, das zweite: „denn die Liebe Gottes ist ausgegossen in unser Herz“, das dritte: „durch den Heiligen Geist, der uns gegeben worden ist“. Solches und Ähnliches aber wird in der Rhetorik gelernt. Wir behaupten nun zwar nicht, der Apostel habe die Vorschriften der Beredsamkeit absichtlich befolgt, wir leugnen aber auch nicht, daß seine Weisheit mit Beredsamkeit verbunden ist.

S. 17112. In einem Schreiben an die Korinther, nämlich in seinem zweiten Brief, widerlegt Paulus einige Gegner, die als falsche Apostel aus dem Judentum gekommen waren und ihn verleumdeten. Da er sich dabei selbst rühmen muß, rechnet er sich dies auf eine höchst weise und beredte Art zur Torheit. Aber als Gefährte der Weisheit ist er zugleich auch Führer der Beredsamkeit; indem er der Weisheit folgt, geht er zugleich auch vor der Beredsamkeit einher ohne ihre Gefolgschaft zu verschmähen. Seine Worte lauten: „Ich wiederhole es: Niemand halte mich für so töricht (, daß ich aus Eitelkeit mich rühme). Tut ihr es aber, so höret mich, wenn auch nur als Toren an und gestattet, daß auch ich mich ein wenig rühme. Was ich nun mit solcher Zuversicht zu meinem Ruhme rede, das sage ich freilich nicht wie einer, der sich von Gott leiten läßt, sondern gewissermaßen in Torheit. Da viele sich dem Fleische nach (ihrer äußeren, natürlichen Vorzüge) rühmen, so will auch ich mich einmal rühmen. Ihr seid ja kluge Leute und habt mit den Toren gerne Geduld. Ihr laßt es euch sogar gefallen, wenn euch einer knechtet, wenn euch einer ausbeutet, wenn euch einer überlistet, wenn sich einer stolz überhebt und euch ins Antlitz schlägt. Zu solchem Verfahren bin ich allerdings, zu meiner Schande bekenne ich es, zu schwach gewesen. Wessen sich einer aber keck rühmt, dessen darf auch ich mich rühmen, mag auch mein Rühmen als Torheit erscheinen. Sie sind Hebräer? Ich auch. Sie sind Israeliten? Ich auch. Sie sind Nachkommen Abrahams? Ich auch. Sie sind Diener Christi? Ich bin es, als Tor rede ich, in höherem Grade durch häufigere Mühen und zahlreichere Einkerkerungen, durch über die Maßen erlittene Schläge und öftere Todesgefahren. Von den Juden erhielt ich fünfmal neununddreißig Geißelhiebe, (von den Heiden) wurde ich dreimal mit Ruten gestrichen, einmal gesteinigt, dreimal litt ich Schiffbruch, Tag und Nacht habe ich auf hohem Meere zugebracht. Ich bin es mit größerem Rechte durch öftere Reisen, Gefahren auf Flüssen, Gefahren von Räubern, Gefahren von Stammesgenossen, Gefahren von Heiden, Gefahren in Städten, Gefahren in der Wüste, Gefahren auf dem S. 172Meere, Gefahren unter falschen Brüdern, durch Mühen und Beschwerden, durch häufigeres Wachen, durch Hunger und Durst, durch Kälte und Blöße. Dazu noch das, was von außen kommt, der tägliche Andrang zu mir, die Sorge für sämtliche Gemeinden. Ist einer schwach ohne daß ich mit ihm schwach bin (um ihn von seinem Falle aufzurichten)? Wird jemand zum Bösen verleitet ohne daß ich entbrenne (vor Eifer und Unwillen)? Soll ich mich nun einmal rühmen, so will ich mich meiner Schwäche rühmen2.“ Die Größe der Weisheit, die in diesen Worten liegt, sieht einer, der wachen Auges ist; den reißenden Fluß ihrer Beredsamkeit merkt einer aber auch noch im tiefen Schlaf.

13. Der Sachverständige vollends erkennt sodann, daß die Abschnitte, welche die Griechen „κόμματα“ nennen, die Glieder und Wendungen, von denen ich kurz vorher gesprochen habe, mit sehr passender Abwechslung gesetzt sind und den ganzen Schmuck jener Rede und gleichsam ihr Antlitz bilden, durch das auch Ungebildete ergötzt und gerührt werden. Denn an dem Punkte, wo wir die eben angeführte Schriftstelle beginnen ließen, setzen die sogenannten Wendungen ein. Die erste ist die kürzeste, d. h. sie ist bloß zweigliedrig; denn weniger als zwei Glieder kann eine Wendung nicht haben, wohl aber mehr. Die erste also heißt: „Ich wiederhole es: niemand halte mich für töricht.“ Es folgt dann eine dreigliedrige Wendung: „Tut ihr es aber, so höret mich, wenn auch nur als Toren, an und gestattet, daß auch ich mich ein wenig rühme.“ Die dritte nun folgende Wendung hat vier Glieder: „Was ich nun rede, mit solcher Zuversicht zu meinem Ruhme, das sage ich freilich nicht wie einer, der sich von Gott leiten läßt, sondern gewissermaßen in Torheit.“ Die vierte hat zwei Glieder: „Da sich viele dem Fleische nach rühmen, so will auch ich mich einmal rühmen.“ Auch die fünfte Wendung hat zwei Glieder: „Ihr seid ja kluge Leute und habt mit den Toren gerne Geduld.“ Auch die sechste ist zweigliedrig: „Ihr laßt es euch gefallen, S. 173wenn euch einer knechtet.“ Es folgen sodann drei Abschnitte: „… wenn euch einer ausbeutet, wenn euch einer überlistet, wenn sich einer stolz überhebt.“ Daran reihen sich nochmal drei Glieder: „… wenn euch einer ins Antlitz schlägt. Zu solchem Verfahren bin ich allerdings zu schwach gewesen, zu meiner Schande bekenne ich es.“ Daran schließt sich eine dreigliedrige Wendung: „Wessen sich einer aber keck rühmt, dessen darf auch ich mich rühmen, mag auch mein Rühmen als Torheit erscheinen.“ Von da an erfolgen auf die einzelnen in Frageform gesetzten Einschnitte in ebensovielen Einschnitten die Antworten, und zwar drei: Sie sind Hebräer? Ich auch. Sie sind Israeliten? Ich auch. Sie sind Nachkommen Abrahams? Ich auch. Auf den vierten Einschnitt, der in ähnlicher Frageform gesetzt ist, antwortet er nicht durch Entgegenstellung eines Einschnittes, sondern eines Gliedes. „Sie sind Diener Christi? Ich bin es, als Tor rede ich, in höherem Grade.“ Nun werden die vier folgenden Einschnitte, nachdem die Frageform höchst passend aufgegeben ist, gleichsam im raschen Flusse gesprochen: „… durch häufigere Mühen und zahlreichere Einkerkerungen, durch über die Maßen erlittene Schläge und öftere Todesgefahren.“ Es wird sodann eine kurze Wendung gesetzt, weil die Worte: „Von den Juden erhielt ich fünfmal“ als erstes Glied von dem zweiten „neununddreißig Geißelhiebe“ durch erhöhte Betonung unterschieden werden müssen. Dann kehrt die Rede wieder zu den Einschnitten zurück, deren zunächst drei gesetzt werden. „Dreimal wurde ich mit Ruten gestrichen, einmal gesteinigt, dreimal litt ich Schiffbruch.“ Hierauf folgt ein einzelnes Glied: „Tag und Nacht habe ich auf hohem Meere zugebracht.“ Sodann fließen vierzehn Einschnitte mit sehr passendem Ungestüm hervor: „… durch öftere Reisen, Gefahren auf Flüssen, Gefahren von Räubern, Gefahren von Stammesgenossen, Gefahren von Heiden, Gefahren in Städten, Gefahren in der Wüste, Gefahren auf dem Meere, Gefahren unter falschen Brüdern, durch Mühen und Beschwerden, durch häufigeres Wachen, durch Hunger und Durst, durch Kälte und Blöße.“ Darauf setzt er eine dreigliedrige Wendung: „Dazu noch das, S. 174was von außen kommt, der tägliche Andrang zu mir, die Sorge für sämtliche Gemeinden.“ Daran reiht er dann zwei Frageglieder: „Ist einer schwach ohne daß ich mit ihm schwach bin? Wird jemand zum Bösen verleitet ohne daß ich entbrenne?“ Zuletzt wird die ganze, gleichsam nach Atem ringende Stelle durch eine zweigliedrige Wendung abgeschlossen: „Soll ich mich nun einmal rühmen, so will ich mich meiner Schwäche rühmen.“ Wenn aber nun Paulus nach dieser stürmischen Periode durch Einschiebung einer kleinen Erzählung gewissermaßen ausruht und auch den Zuhörer ausruhen läßt, so liegt darin eine ganz außerordentliche (stilistische) Feinheit und (ästhetische) Ergötzung. Nachdem nämlich Paulus zunächst mit den Worten fortfährt: „Gott, der Vater unseres Herrn Jesus Christus, hochgelobt in Ewigkeit, weiß, daß ich nicht lüge3“, erzählt er sodann4 ganz kurz, wie er in Gefahr geriet, ihr aber noch entrann.

14. Es würde zu weit führen, wollte ich noch alles andere durchgehen oder an anderen Stellen der heiligen Schriften diese stilistischen Erscheinungen nachweisen. Hätte ich auch noch die in jener Kunst behandelten Redefiguren nur in dem erwähnten Ausspruch des Apostels behandeln wollen, würden mich dann nicht eher reife Männer für weitschweifig, als einer der Studierenden für ausführlich genug halten? Dieses ganze Wissen wird, wenn es von den Professoren gelehrt wird, hoch geschätzt, um hohen Preis gekauft und unter lautem Prahlen verkauft. Einen Geruch von Prahlerei habe auch ich zu befürchten, wenn ich mich darüber so ausführlich äußere. Aber ich mußte den eingebildeten Gelehrten eine Antwort geben, die unsere Verfasser für verächtlich halten, nicht weil sie nicht haben, sondern bloß weil sie nicht prunkend zeigen, was die Herren selbst allzu hoch einschätzen: — die Beredsamkeit.

S. 17515. Aber vielleicht könnte einer glauben, ich hätte eigens den Apostel Paulus ausgewählt, weil der eben unter den Männern unseres Glaubens beredt sei. Denn wenn er auch einmal sagt: „Wenn ich auch in der Redekunst unerfahren bin, so bin ich es doch nicht in der Erkenntnis5“, so scheint es doch, als hätte er damit seinen Verleumdern ein bloß äußeres Zugeständnis gemacht ohne damit auch bekannt zu haben, daß er diese Behauptung auch wirklich als richtig anerkenne. Hätte er nur gesagt: „unerfahren in der Redekunst“ und nicht hinzugefügt „aber doch nicht in der Erkenntnis“, so könnte man freilich seine Worte nicht anders (als wörtlich) verstehen. Daß er aber Erkenntnis besitze, dessen machte er sich unbedenklich anheischig; denn ohne sie könnte er ja gar nicht der Apostel der Heiden sein. Freilich, wenn wir von ihm etwas als Beleg für seine Beredsamkeit anführen, so entnehmen wir es seinen Briefen; denn diesen gestanden selbst seine Verleumder, die doch seine persönliche, mündliche Rede für verächtlich gehalten haben wollten, Gewicht und Kraft zu6.

Daher muß ich wohl auch etwas über die Beredsamkeit der Propheten sagen, bei denen so vieles durch die figürliche Ausdrucksweise verdeckt wird. Je mehr aber dasselbe durch übertragene Worte verdunkelt zu sein scheint, um so süßer mundet es, wenn es einmal eröffnet ist. Hier brauche ich jedoch bloß eine Stelle zu erwähnen, die ich nicht nach ihrem Inhalt erklären, sondern nur nach ihrer Form empfehlen muß. Und zwar möchte ich sie am liebsten aus dem Buche jenes Propheten nehmen, der selbst sagt, er sei Schaf- und Rinderhirte gewesen, als er von Gott diesem Beruf entzogen und ausgesendet worden sei, um dem Volke Gottes zu weissagen7. Ich will meine Stelle aber nicht nach dem Texte der siebzig Übersetzer anführen; denn ihr Werk ist, wenn es auch unter dem Beistand des Heiligen Geistes zustande kam, doch bloß eine Übersetzung, worin sie nach ihrem eigenen Kopf manches anders S. 176gesagt zu haben scheinen, um die Aufmerksamkeit des Lesers auf die Erforschung des geistigen Sinnes zu lenken. Infolgedessen ist bei ihnen manches wegen seiner allzu figürlichen Fassung dunkel. (Ich gebe darum die Stelle nicht nach dem Septuagintatext,) sondern so, wie sie der in beiden Sprachen erfahrene Priester Hieronymus in seiner Übersetzung aus der hebräischen in die lateinische Sprache übertragen hat.

16. Als der dem Bauernstand angehörige oder wenigstens aus dem Bauernstand hervorgegangene Prophet (Amos) die gottlosen, hochmütigen, üppigen und deshalb im Werke der Bruderliebe höchst nachlässigen Mitmenschen tadeln mußte, da brach er in folgende Worte aus: „Wehe euch Reichen zu Sion, und die ihr vertrauet auf Samarias Berge, euch hohen Häuptern der Völker, die ihr mit Pomp ins Haus Israel kommet! Ziehet hin nach Chalane und schauet, gehet von da zum großen Emath und steiget hinab nach Geth im Philisterland und in all ihre besten Reiche, um zu sehen, ob ihr Gebiet größer ist als euer Gebiet! Ihr habt euch abgesondert für den schlimmen Tag und tretet nahe dem Sitze des Unrechts; ihr schlafet auf Betten von Elfenbein und schwelget auf euren Lagern; ihr verzehret die Lämmer von der Herde und die Kälber vom Mastvieh; ihr singet zum Klange des Saitenspieles —. gleich David wähnten sie Musikinstrumente zu haben. Sie tranken Wein in Schalen und salbten sich mit dem besten Öl: um die Leiden Josephs aber kümmerten sie sich nichts8.“ Hätten nun jene Leute, die selbst so gelehrt und beredt sind, die unsere Propheten aber als ungebildete und ungewandte Männer verachten, bei einem ähnlichen Anlaß zu ähnlich gearteten Menschen anders sprechen wollen, wenn anders sie nicht hätten verrückt sein wollen?

17. Was könnten auch vernünftige Ohren mehr verlangen wollen als die eben angeführte Rede? Mit welchem Getöse dröhnt doch der erste Angriff ans Ohr! S. 177Es ist, als ob die Sinne betäubt wären und er sie nun auferwecken wollte. „Wehe euch Reichen zu Sion, und die ihr vertrauet auf Samarias Berge, euch hohen Häuptern der Völker, die ihr mit Pomp ins Haus Israel kommet!“ Um sodann zu zeigen, daß sie gegen die Wohltaten Gottes, der ihnen ein großes Reich gegeben habe, undankbar seien, weil sie auf Samarias Berge, wo Götzen verehrt wurden, vertrauten, fährt der Prophet fort: „Ziehet hin nach Chalane und schauet, gehet von da zum großen Emath, ziehet hinab nach Geth im Philisterland und in all ihre besten Reiche, um zu sehen, ob ihr Gebiet größer ist als euer Gebiet!“ Dabei erhält die Rede durch die Ortsnamen wie durch Lichtpunkte ihren Schmuck; diese Namen sind: Sion, Samaria, Chalane, das große Emath und Geth im Philisterland. Auch die diese Ortsnamen verbindenden Ausdrücke weisen eine treffliche Abwechslung auf: Ihr Reichen, ihr vertrauet; ziehet hin, gehet, steiget hinab!

18. Es folgt nun ganz richtig die Ankündigung, daß die Gefangenschaft unter dem ungerechten König nahe sei. Es heißt nämlich weiter: „Ihr habt euch abgesondert für den schlimmen Tag und tretet nahe dem Sitze des Unrechts.“ Daran reihen sich die „Verdienste“ der Schwelgerei: „Ihr schlafet auf Betten von Elfenbein und schwelget auf euren Lagern; ihr verzehret die Lämmer von der Herde und die Kälber vom Mastvieh.“ Diese sechs Glieder bilden drei zweigliedrige Wendungen. Er sagt nämlich nicht: „Ihr habt euch abgesondert für den schlimmen Tag, ihr tretet nahe dem Sitze des Unrechts, ihr schlafet auf Betten von Elfenbein, ihr schwelget auf euren Lagern, ihr verzehret die Lämmer von der Herde und die Kälber vom Mastvieh.“ Wenn er sich so ausdrückte, so wäre das zwar auch schön, daß von dem immer wiederholten Pronomen sechs Glieder ausgingen, die schon sprachlich immer einen selbständigen Gedanken einschlössen. Aber schöner ist (das sprachliche Bild) dadurch geworden, daß unter einem Pronomen immer zwei Glieder zusammengefaßt wurden, die drei Gedanken erörtern. Der erste bezieht sich auf die Ankündigung der Gefangenschaft: „Ihr habt euch abgesondert S. 178für den schlimmen Tag und tretet nahe dem Sitze des Unrechts“; der zweite auf die sinnliche Lust: „Ihr schlafet auf Betten von Elfenbein und schwelget auf euren Lagern“; der dritte endlich bezieht sich auf die Gefräßigkeit: „Ihr verzehret die Lämmer der Herde und die Kälber vom Mastvieh“. Daher ist es dem Leser freigestellt, ob er die Glieder einzeln für sich nehmen und so sechs Glieder machen will oder ob er das erste, dritte und fünfte Glied mit gehobener Stimme sprechen und das zweite mit dem ersten, das vierte mit dem dritten und das sechste mit dem fünften verbinden und so höchst passend drei zweigliedrige Wendungen bilden will, wobei in der ersten das bevorstehende Unglück, in der zweiten das unreine Bett und in der dritten die schwelgerische Tafel gezeigt wird.

19. Der Prophet greift sodann den üppigen Ohrenkitzel heftig an. Aber nach den Worten: „Ihr singet zum Klange des Saitenspieles“, mäßigt er, weil die Musik von Weisen weise betrieben werden kann, mit wunderbarem Redeschmuck das Ungestüm des Angriffes und spricht nicht mehr (direkt in der zweiten Person) zu ihnen, sondern nur mehr (indirekt in der dritten Person) von ihnen. Um uns zu veranlassen, die Musik eines Weisen von der Musik eines Schwelgers zu unterscheiden, sagt er nicht: „Ihr singet zum Klange des Saitenspieles und wähnet gleich David Musikinstrumente zu haben“, sondern nachdem er zu ihnen gesagt hat, was Schwelger hören sollen: „Ihr singet zum Klange des Saitenspieles“, deutet er auch ihre Unkenntnis gewissermaßen andern an, indem er beifügte: „Gleich David wähnten sie Musikinstrumente zu haben, sie tranken Wein in Schalen und salbten sich mit dem besten Öle.“ Diese drei Glieder werden am besten so ausgesprochen, daß die zwei ersten Glieder mit erhöhter Stimme gesprochen, mit dem dritten aber abgeschlossen werden.

20. Die all diesen Gliedern beigefügten Worte: „Um die Leiden Josephs aber kümmerten sie sich nichts“ können entweder zusammenhängend als ein Glied oder besser als zweigliedrige Periode gelesen werden, indem S. 179die Worte: „Sie kümmerten sich nichts“ mit erhöhter Stimme ausgesprochen und nach dieser Unterscheidung die Worte: „Um die Leiden Josephs“ beigefügt werden. Mit wunderbarer Anmut ist nicht gesagt: „Sie kümmerten sich nichts um die Leiden des Bruders“, sondern anstatt „Bruder“ wurde „Joseph“ gesetzt in der Absicht, jeden Bruder mit dem Eigennamen desjenigen zu bezeichnen, dessen Ruhm in seinem Verhalten gegen seine Brüder, in dem Schlimmen, das er erlitt, und in dem Guten, mit dem er vergalt, gefeiert ist. Ob in der von mir gelernten und gelehrten Kunst (der Rhetorik) von dem Tropus, der unter Joseph jeden Bruder verstehen läßt, die Rede ist, weiß ich nicht. Wie schön er aber tatsächlich ist und wie sehr er sachverständige Leser ergreift, das braucht man einem, der es nicht selbst fühlt, gar nicht zu sagen.

21. Es ließe sich ja noch manches andere, auf rhetorische Vorschriften Bezügliche gerade an dieser beispielsweise angeführten Stelle auffinden. Aber sie belehrt einen freundlichen Zuhörer nicht so fast, wenn sie sorgfältig zergliedert wird, als sie ihn hinreißt, wenn sie mit Feuer vorgetragen wird. Denn diese Worte sind ja nicht durch menschliche Sorgfalt zusammengestellt, sondern durch den göttlichen Geist weise und beredt ergossen worden, so daß nicht die Weisheit auf die Beredsamkeit achtete, sondern die Beredsamkeit nicht von der Weisheit wich. Denn wenn, wie einige sehr beredte und scharfsinnige Männer sehen und aussprechen konnten, das, was durch die sogenannte Redekunst erlernt wird, nur deshalb beobachtet, aufgezeichnet und in diese Wissenschaft (der Rhetorik) aufgenommen werden konnte, weil es sich eben tatsächlich in den Geisteserzeugnissen der Redner vorfindet, so ist es doch nicht verwunderlich, daß es sich auch bei den Schriftstellern vorfindet, die der Schöpfer des Verstandes gesendet hat. Darum wollen wir es offen aussprechen, daß unsere kanonischen Autoren und Lehrer nicht bloß weise, sondern auch beredt sind, beredt freilich nach einer Art von Beredsamkeit, die solchen Männern geziemt.


  1. Röm. 5, 3 ff. ↩

  2. 2 Kor. 11, 16 ff. ↩

  3. 2 Kor. 11, 31. ↩

  4. Ebd. 11, 32 f. Errettung aus Damaskus vor dem Statthalter des arabischen Königs Aretas. ↩

  5. 2 Kor. 11, 6. ↩

  6. Vgl. 2 Kor. 10, 10. ↩

  7. Amos 7. 14 f. ↩

  8. Amos 6, 1 ff. ↩

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