Übersetzung
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De la doctrine chrétienne
CHAPITRE IX. COMMENT ON EST ESCLAVE DES SIGNES.
13. C'est être esclave des signes, que de faire ou de vénérer un symbole dont on ignore la signification. Mais s'il s'agit de signes divinement institués, dont on saisit le sens et la portée, ce n'est plus rendre hommage à des signes sensibles et passagers, mais aux mystères mêmes qu'ils représentent. A ce titre, l'homme était véritablement spirituel et libre, même sous la loi de servitude, alors que ne devaient pas encore être dévoilées aux esprits charnels ces figures dont le joug servait à dompter l'orgueil. Tels étaient les patriarches, les prophètes, et tous les justes par l'organe desquels l'Esprit-Saint nous a transmis les lumières et les consolations des Ecritures. Maintenant, depuis qu'a paru, dans la résurrection du Sauveur, le signe éclatant de notre liberté, nous avons été affranchis de l'observation onéreuse de ce culte figuratif, dont la signification nous a été révélée. A des pratiques multipliées, le Seigneur et les Apôtres en ont subsistué un petit nombre, dont l'accomplissement est facile, le sens sublime, et où tout respire la pureté ; comme le sacrement du baptême, et la célébration du corps et du sang du Seigneur. Celui qui connaît et reçoit ces signes augustes, sait quels mystères ils renferment, et l'hommage qu'il leur rend, tient, non de la servitude de la chair, mais de la liberté de l'esprit. Toutefois, comme ne s'attacher qu'à la lettre , et prendre le signe pour là réalité qu'il recouvre, c'est l'indice d'un âme faible et servile; ainsi donner à des figures des interprétations vaines et stériles, est la marque d'un esprit livré à l'illusion et à l'erreur. D'un autre côté , savoir reconnaître ce qui est une figure, quoiqu'on n'en comprenne pas le sens, ce n'est plus être esclave; mieux vaut alors être asservi à des figures inconnues , mais utiles, que de chercher, en en donnant des interprétations futiles, à secouer le joug de la servitude , pour s'engager dans les liens de l'erreur.
Edition
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De doctrina Christiana
CAPUT IX.-- Quis signorum servitute premitur, quis non. Baptismus. Eucharistia.
13. Sub signo enim servit qui operatur aut veneratur aliquam rem significantem, nesciens quid significet: qui vero aut operatur, aut veneratur utile signum divinitus institutum, cujus vim significationemque intelligit, non hoc veneratur quod videtur et transit, sed illud potius quo talia cuncta referenda sunt Talis autem homo spiritualis et liber est, etiam tempore servitutis, quo carnalibus animis nondum oportet signa illa revelari, quorum jugo edomandi sunt [P. 0071] Tales autem spirituales erant Patriarchae ac Prophetae, omnesque in populo Israel per quos nobis Spiritus sanctus ipsa Scripturarum et auxilia et solatia ministravit. Hoc vero tempore posteaquam resurrectione Domini nostri manifestissimum indicium nostrae libertatis illuxit, nec eorum quidem signorum, quae jam intelligimus, operatione gravi onerati sumus; sed quaedam pauca pro multis, eademque factu facillima, et intellectu augustissima, et observatione castissima ipse Dominus et apostolica tradidit disciplina: sicuti est Baptismi sacramentum, et celebratio corporis et sanguinis Domini. Quae unusquisque cum percipit, quo referantur imbutus agnoscit, ut ea non carnali servitute, sed spirituali potius libertate veneretur. Ut autem litteram sequi, et signa pro rebus quae iis significantur accipere, servilis infirmitatis est; ita inutiliter signa interpretari, male vagantis erroris est. Qui autem non intelligit quid significet signum, et tamen signum esse intelligit, nec ipse premitur servitute. Melius est autem vel premi incognitis, sed utilibus signis, quam inutiliter ea interpretando, a jugo servitutis eductam cervicem laqueis erroris inserere.