Traduction
Masquer
De la doctrine chrétienne
CHAPITRE XII. RÈGLE POUR JUGER DES ACTIONS QUI PARAISSENT CRIMINELLES.
18. Il est en outre des paroles et des actions que l'Écriture attribue à Dieu et â ces hommes dont elle proclame la sainteté, et qui paraissent des crimes aux yeux de l'ignorance. Ce sont autant de figures dont les significations mystérieuses, une fois connues, servent d'aliment à la charité. User des choses passagères avec plus de modération qu'on ne le fait habituellement autour de soi, c'est agir par sobriété ou par superstition. Mais, dépasser, dans cet usage, les bornes où se . renferment ordinairement les hommes vertueux, c'est une conduite qui est ou un mystère, ou un crime. Car ce n'est pas un tel usage en lui-même, mais la passion qui le détermine, qui est un mal. Jamais un esprit réfléchi n'assimilera l'action de cette femme qui répandit sur les pieds du Sauveur un parfum précieux 1, à ce qui se pratique dans les orgies abominables des hommes livrés a la corruption et à l'impudicité. C'est un parfum délicieux qu'une bonne réputation; celui qui la mérite parles œuvres d'une vie sainte, en marchant sur les traces du Christ, oint en quelque sorte ses pieds du plus suave parfum. Ainsi ce qui, pour le commun des hommes, est le plus souvent un crime, en Dieu, ou dans un prophète, devient la figure d'un grand mystère. Il y a loin de l'alliance que contracté un homme perdu de mœurs avec une prostituée, à celle que le prophète Osée contracta comme un présage 2. Si c'est un crime pour des hommes livrés aux excès je l'ivresse et de la débauche, de paraître nus dans leurs festins, ce n'en est pas un de se mettre nu dans un bain.
19. Il importe donc de considérer attentivement ce qui convient aux lieux, aux temps et aux personnes, pour ne pas crier témérairement ;tu crime. L'homme sage pourra manger modérément et sans avidité d'un mets exquis, tandis que l'insensé se jettera avec une voracité brutale sur des aliments grossiers. Ne vaut-il pas mieux manger du poisson comme fit le Seigneur 3, que des lentilles à la manière d'Esaü, petit-fils d'Abraham 4, ou de l'orge à la manière des brutes? Pour avoir une nourriture plus vile, les animaux n'en sont pas plus sobres que nous. Sous ce rapport, la règle d'après laquelle nos actions sont à louer ou à condamner, se tire, non de la nature des choses dont nous usons, mais du motif qui nous en fait user, et du désir que nous en éprouvons.
20. Pour les anciens justes, les royaumes de la terre étaient l'image et l'annonce dit royaume du ciel. C'était, de leur temps, une coutume innocente qu'un homme eût à la fois plusieurs femmes, pour rendre sa postérité plus nombreuse 5 ; et par là même, il n'était pas permis à une femme d'avoir plusieurs maris, puisqu'elle ne pouvait en devenir plus féconde : s'abandonner ainsi en vue du gain ou des enfants, c'est plutôt chez la femme prostitution et débauche. L'Écriture n'a point condamné la conduite de ces saints personnages, autorisée par les mœurs de leur époque, et où la passion n'avait aucune part, bien qu'aujourd'hui on ne puisse se la permettre sans crime. Tous les faits de ce genre qu'elle a consignes, qu'on les prenne dans le sens propre et historique, ou dans le sens prophétique et figuré, doivent être expliqués comme ayant pour fin l'amour de Dieu ou du, prochain, ou l'amour de l'un et de l'autre. C'était autrefois chez les Romains une infamie de porter de longues robes à manches , tandis qu'aujourd'hui c'est une honte pour les fils de famille distinguée de ne pas les porter ainsi. De même dans tout autre usage, doit-on s'attacher à bannir la passion qui, non-seulement fait un abus criminel des coutumes autorisées dans la société contemporaine, mais encore franchissant toutes les bornes, se jette dans les plus honteux écarts, et étale au grand jour ses ignobles convoitises, cachées jusqu'alors sous le voile des moeurs publiques.
Traduction
Masquer
Vier Bücher über die christliche Lehre (BKV)
12. Kapitel: Auch Reden und Taten von Gott und den Heiligen werden in der Heiligen Schrift überliefert, die ein Unerfahrener für schändlich halten könnte
18. Es gibt selbst von Gott oder von Personen, deren Heiligkeit die Heilige Schrift rühmend erwähnt, Worte und sogar Taten, die unerfahrenen Menschen geradezu wie Schandtaten vorkommen; diese sind rein figürlich und man hat ihren geheimen Sinn zur Mehrung der Liebe zu erklären. Wer von den vergänglichen Dingen einen kärglichen Gebrauch macht, als es die Sitten seiner Zeitgenossen erlauben, der tut dies entweder aus Gründen der Mäßigkeit oder aus Aberglauben; überschreitet einer aber im Genuß dieser Dinge die Schranken der Gewohnheit guter Menschen, in deren Mitte er lebt, so hat das entweder seinen besonderen Grund oder der Betreffende ist ein lasterhafter Mensch. In solchen Fällen ist nie der Gebrauch der Dinge an sich schuldbar, sondern nur die Begierlichkeit des Gebrauchenden. So wird z. B. doch kein vernünftiger Mensch glauben, die Füße des Herrn seien von dem Weibe mit kostbarer Salbe in derselben Weise gesalbt worden1, wie das unzüchtige und verkommene Menschen zu tun pflegen, deren sündhafte Gastmähler wir verabscheuen. Der S. 125gute Geruch der Salbe bedeutet den guten Ruf des einzelnen Menschen. Jeder, der sich durch die Werke eines guten Lebens einen solchen Ruf erworben hat, salbt, indem er Christi Fußstapfen folgt, dessen Füße gleichsam mit dem kostbarsten Salböl. Wie in diesem Falle, ist auch sonst wohl das, was bei anderen Personen eine Schandtat wäre, bei einem gottgesandten Manne oder bei einem Propheten ein Zeichen für irgendeine große Sache. So ist z. B. bei einem verdorbenen Menschen die Verbindung mit einer Dirne etwas ganz anderes als bei der Weissagung des Propheten Oseas2. Oder wenn es eine Schande ist, bei den Gelagen trunksüchtiger und ausgelassener Menschen sich zu entkleiden, so ist es deshalb doch keineswegs eine Schande, beim Baden nackt zu sein.