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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De vera religione De la vraie religion
CHAPITRE XXII. LES IMPIES SEULS CONDAMNENT L'ORDRE ÉTABLI PAR LA PROVIDENCE.

43.

Aussi , de même que certains hommes préfèrent le vers à l'art même de le composer, parce qu'ils se sont plus appliqués à entendre qu'à comprendre1, ainsi il en est qui s'attachent aux créatures passagères, au lieu de chercher à connaître la divine providence qui les a créées et les conserve dans le temps. Enivrés des jouissances d'ici-bas, ils ne veulent point les voir passer et s'enfuir, et dans leur folie ils ressemblent à celui qui, à la lecture d'un beau poème, voudrait toujours entendre le son de la même syllabe. Jamais la poésie n'aura de si sots auditeurs , mais partout se rencontrent ces adorateurs insensés de la créature; car il n'est personne qui ne puisse facilement écouter non-seulement un seul vers, mais un poème tout entier; tandis qu'à peine est-il un homme à qui il soit possible de découvrir l'harmonie de tous les siècles. Ajoute à cela que nous ne faisons point partie nous-mêmes de ces oeuvres poétiques, au lieu que nous avons été condamnés à faire partie de ce monde. Nous jugeons simplement le poème qui se chante; mais il faut par nos fatigues concourir au travail des siècles. D'ailleurs les combats du cirque ne plaisent pas aux vaincus, quoique leur défaite en fasse l'ornement : (c'est ici une ombre de la vérité : et ce qui nous interdit de semblables spectacles, c'est uniquement la crainte que ces simulacres De nous entraînent loin de la réalité, dont ils ne sont que la trompeuse image.) Ainsi n'y a-t-il que les impies et les réprouvés qui condamnent la nature et le gouvernement de tout cet univers ; au contraire, l'action providentielle, lors même qu'elle punit les méchants, fait la joie de ceux qui remportent la victoire ici-bas et de ceux qui la contemplent sans péril dans le ciel. Car rien de juste ne déplaît au juste.


  1. On peut voir dans saint Augustin même que la poésie des anciens était essentiellement musicale. Ci-dev. Traité de la Musique. ↩

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