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Voici donc comment la divine providence applique pendant la vie le remède 'à nos maux , depuis que le péché nous a mérité la mort. Elle s'occupe d'abord de la naissance et de l'éducation de chaque enfant. Le premier âge, celui des langes et du berceau, est consacré tout entier aux soins du corps; plus tard il n'en reste aucune trace dans la mémoire. Puis vient l'enfance, qui nous fournit nos premiers souvenirs. A l'enfance succède l'adolescence; l'homme alors peut engendrer, devenir père d'une nouvelle famille. Ensuite, c'est la jeunesse, appelée à remplir les charges publiques et à se discipliner sous l'empire des lois. A cet âge une plus grande sévérité contre les fautes, retenant les coupables par la crainte du châtiment, devient pour les esprits charnels l'occasion des mouvements les plus désordonnés , et multiplie leurs désordres : leur péché n'est pas seulement un mal, c'est de plus la violation d'un engagement. Après les travaux de la jeunesse l'âge mûr jouit de quelque repos; puis vient la douloureuse et pâle vieillesse, traînant tristement jusqu'à la décrépitude et la mort le triste cortége de toutes les maladies. Telle est la vie de l'homme, quand il ne vit que pour le corps et se laisse enchaîner par les passions charnelles. Voilà ce qu'on appelle le vieil homme, l'homme extérieur et terrestre, quand même il goûterait sa part de bonheur en ce monde, dans une société bien réglée sous l'autorité des rois ou des princes, des lois, ou même de toutes ces formes de gouvernement. Autrement en effet un peuple ne saurait être convenablement constitué, pour ne poursuivre même que les biens d'ici-bas; lui aussi doit avoir encore son genre de beauté.
