25.
« Et Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants chacun selon son espèce, les quadrupèdes, les serpents et les bêtes sauvages de la terre. Et il en fut ainsi. Et Dieu fit les bêtes sauvages de la terre selon leurs espèces, les animaux domestiques et tous les reptiles terrestres, chacun selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon 1. » Les Manichéens agitent ici la même question qu'au sujet des plantes. Etait-il besoin, disent-ils, que Dieu créât soit dans les eaux soit sur la terre tant d'animaux qui ne sont pas nécessaires à l'homme et dont plusieurs même sont nuisibles et à craindre? Mais en parlant ainsi ils ne comprennent pas comment tout est excellent pour l'ouvrier suprême qui emploie tout au gouvernement de l'univers, qu'il conduit avec une autorité souveraine. Un homme ignorant les règles d'un art entré dans l'atelier de celui qui l'exerce, il y voit beaucoup d'instruments dont il ne connaît pas la raison, et s'il est y a des plus sots, il les croit superflus. Lui arrive-t-il de tomber dans une fournaise à laquelle il ne prenait point garde ou de se blesser avec un fer aiguisé qu'il manie mal adroitement? il pense aussitôt qu'il y a là beaucoup de choses dangereuses et nuisibles. Cependant l'ouvrier en connaît l'usage, se rit de la folie de cet homme et sans prendre nul souci de plaintes ridicules, il continue à exercer son industrie. Mais il y a des hommes si dépourvus de sens, que, n'osant blâmer chez un ouvrier mortel ce qu'ils ignorent, le jugeant même nécessaire et préparé pour quelque usage quand ils le voient; ils ont néanmoins la témérité de reprendre et de critiquer une foule de choses dans ce monde, dont Dieu est proclamé l'auteur aussi bien que le modérateur, et veulent paraître savoir ce qui leur échappe dans les ouvrages et les moyens du tout-puissant architecte ?
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Gen. I, 24, 25. ↩