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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De la Genèse au sens littéral
LIVRE XI. CHUTE ET CHATIMENT D'ADAM.
CHAPITRE XV. L'ORGUEIL ET L'AMOUR-PROPRE, PRINCIPE DE TOUS LES MAUX. DEUX AMOURS. DEUX CITÉS. L'AUTEUR ANNONCE SON OUVRAGE SUR LA CITÉ DE DIEU.

19.

L'Écriture donne avec raison l'orgueil pour le principe de tous les péchés : « Le commencement de tout péché, dit-elle, c'est l'orgueil 1. » On peut rapprocher sans inconvénient ce passage de celui-ci de l'Apôtre : « L'avarice est la racine de tous les maux 2, » en prenant l'avarice dans son acception générale, je veux dire comme le penchant à étendre ses aspirations au-delà de leurs bornes, par un désir secret de sa grandeur et par un certain amour pour son bien privé. Le mot privé est ici fort significatif, si l'on remonte à son étymologie latine : il indique évidemment que l'on perd plus qu'on n'acquiert : tout ce qui devient privé, décroît (privatio omnis minuit.) Ainsi, en voulant s'élever, l'orguei1 retombe dans la détresse et la misère, parce qu'un fatal amour-propre l'isole de la société commune et le réduit à lui-même. L'avarice, qu'on appelle plus communément l'amour de l'argent, est une variété de l'orgueil. L'Apôtre, prenant l'espèce pour le genre, entendait le mot avarice dans toute sa portée, lorsqu'il disait « qu'elle est la racine de tous les maux. » C'est elle qui a fait tomber Satan, quoiqu'il ait aimé sa propre force et non l'argent. Par conséquent, l'amour-propre isole de la société sainte l'âme orgueilleuse; il la renferme dans le cercle de sa misère, malgré tout son désir de trouver dans l'iniquité une pâture à ses passions. Delà vient que l'Apôtre après avoir dit ailleurs: « Il s'élèvera des hommes pleins d'amour-propre, » ajoute : « et avides d'argent 3; » il descend de cette avarice générale dont l'orgueil est la racine, à cette avarice spéciale qui est un travers propre à l'humanité. En effet, les hommes n'aimeraient pas l'argent s'ils ne croyaient que leur grandeur est proportionnée à leurs richesses. C'est à cette maladie qu'est opposée la charité : « elle ne cherche point ses intérêts propres, » en d'autres termes, elle ne s'enivre point de sa grandeur, et conséquemment « ne s'enfle point d'orgueil 4. »


  1. Eccli. X, 16.  ↩

  2. I Tim. VI. 10. ↩

  3. Ibid. III, 2.  ↩

  4. I Cor. XIII, 6, 4. ↩

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De la Genèse au sens littéral

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