51.
« Puis il dit à Adam : Puisque tu as obéi à la parole de ta femme et que tu as mangé de l'arbre auquel je t'avais défendu de toucher; la terre sera maudite à cause de toi; tu en mangeras dans la douleur tous les jours de ta vie. Elle te produira des épines et des chardons, et tu mangeras l'herbe des champs. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre dont tu as été pris : car tu es poussière et tu retourneras en poussière. » Voilà bien les peines de l'homme ici-bas, qui l'ignore? Elles n'auraient jamais existé, si nous jouissions encore de la félicité qui régnait dans l'Eden, on n'on saurait douter; dès lors n'hésitons pas à prendre ces expressions à la lettre. Toutefois elles renferment un sens prophétique qu'il faut garder comme un principe d'espérance, parce qu'il est le but où tendent les paroles du Seigneur. D'ailleurs ce n'est pas en vain qu'Adam, guidé par une inspiration sublime, a donné à sa femme le nom de vie, en ajoutant « qu'elle serait la mère de tous les vivants. » Car ces derniers mots ne sont point un récit, une assertion de l'historien : ce sont les paroles même dont l'homme s'est servi pour expliquer à quel titre il avait donné ce nom à son épouse.