12.
Voyait-il un ciel matériel ? Pourquoi ignorer qu'il le voyait avec les yeux du corps? Ne savait-il pas s'il le voyait en esprit ou avec les yeux du corps, et aurait-il dit par suite de cette incertitude : « Je ne sais si ce fut avec ou sans son corps? » Comment ne pas douter alors si le ciel qu'il avait vu était une réalité ou une simple image ? Etait-ce au contraire une nature spirituelle, sans aucune image pour la peindre à l'esprit, telle qu'apparaît la justice, la sagesse, et autres conceptions de ce genre? Il est encore évident qu'un pareil ciel n'a pu tomber sous les sens; par conséquent, s'il savait qu'il avait contemplé un semblable idéal, il devait être pour lui hors de doute que ce n'était pas à l'aide des sens. « Je sais, dit-il, qu'un homme fut ravi il y a quatorze ans. » Je sais cela, on ne peut eu douter sans cesser de croire en moi; « Mais si ce fut avec ou sans son corps, c'est ce que je ne sais pas. »