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Du voile des vierges
XIV.
La première fois que cette question commença de s'agiter, l'une d'entre elles, dit-on, fit cette demande: Comment donc persuaderons-nous aux autres la pratique de cette vertu? Comme si c'était le nombre qui nous rendit heureux, et non la grâce de Dieu et les mérites de chacun. Sont-ce les vierges qui honorent et recommandent l'Eglise devant Dieu? ou bien est-ce l'Eglise qui honore et recommande les vierges? Celle qui proposait cette demande avoua donc que la gloire faisait les vierges. Or, avec la gloire arrive l'inquiétude; avec l'inquiétude, la contrainte; avec la contrainte, la nécessité; avec la nécessité, la faiblesse. C'est donc à bon droit qu'évitant de se voiler la tête, pour se livrer à toutes les sollicitudes de la vaine gloire, elles sont réduites à cacher leur honte, parce que leur faiblesse a succombé. Car c'est la vanité, mais non la religion, qui leur inspire les dehors de la virginité: quelquefois même « leur ventre et leur dieu, » parce qu'elles savent que l'assemblée de nos frères soulage volontiers les vierges. Elles ne se contentent pas de faillir: elles traînent après elles une longue suite de prévarications. Car une fois exposées aux regards publics, enorgueillies de ces marques d'honneur, et comblées par leurs frères de tous les témoignages de respect et de charité, si elles viennent à faillir, elles savent bien qu'à moins de se cacher, elles vont recueillir autant de honte que tout à l'heure de respect. Si on assigne à la virginité le privilége d'avoir la tête découverte, dès qu'une vierge sera infidèle à la grâce de la virginité, elle restera sans voiler sa tête, de peur de trahir son déshonneur. Qu'arrive-t-il alors? elle se montre sous un extérieur qui ne lui appartient pas, c'est-à-dire sous la marque distinctive de la virginité. Elle demeure néanmoins sous cet extérieur, qui lui est au moins étranger, de peur de faire connaître son crime en changeant de dehors. Puis, les voilà, elle et ses pareilles, qui, ne sachant que trop bien qu'elles sont souillées, osent s'approcher de Dieu la tête découverte.
Mais le Seigneur qui a dit en Dieu jaloux: « Il n'y a rien de caché qui ne se découvre à la fin, » permet que les désordres de la plupart éclatent au grand jour. Car elles ne les confesseront jamais que trahies par les vagissements de leurs enfants. Si on en reconnaît plusieurs par ces témoignages, ne peut-on pas les soupçonner de plus grands crimes encore? Je le dirai, quoique malgré moi, il est difficile qu'une fille devienne femme une fois, quand elle ne craint pas de le devenir, et que l'étant devenue, elle peut feindre la virginité jusque devant Dieu. Quels horribles attentats elle se permettra contre son sein, de peur d'être surprise dans la maternité! Dieu sait combien d'enfants seraient venus à la lumière parfaits et entiers, si leurs mères n'avaient longtemps combattu pour les étouffer. Ces sortes de vierges conçoivent facilement et accouchent sans peine, mais d'enfants semblables à leurs pères. Voilà les crimes qui naissent d'une virginité contrainte et involontaire.
Le désir lui-même de paraître est déjà une violation de la pudeur, et le soin de plaire aux hommes, conséquemment, renferme en soi quelque chose qui n'est pas d'une vierge. Que son intention soit pure, je vous l'accorde; toutefois est-il qu'en se montrant, elle court nécessairement des dangers lorsqu'elle est frappée par cette multitude de regards, lorsque tous ces doigts qui la montrent chatouillent son orgueil, lorsqu'elle excite des transports immodérés, lorsqu'elle prend feu au milieu des baisers et des embrassements répétés de ses frères. Ainsi le front s'endurcit; ainsi la pudeur s'affaiblit peu à peu; ainsi l'on tombe dans la dissolution; ainsi l'on apprend à désirer de plaire autrement.
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Über die Verschleierung der Jungfrauen. (BKV)
14. Cap. Sie beschönigen dies mit dem Vorwande, auch andere zur Nachfolge anspornen zu wollen. Allein solche von blosser Ehrfurcht und Eifersucht Getriebenen werden dem Stande nur Schande bringen.
Man erzählt, es habe einmal eine, als zuerst diese Frage angeregt wurde, entgegnet: Wie würden wir denn sonst die andern zu diesem Werke aneifern können? Natürlich, es würde ein Glück für uns sein, wenn sich ihre Zahl mehrt, und nicht die Gnade Gottes oder die Verdienste einer jeden! Gereichen die Jungfrauen der Kirche oder die Kirche den Jungfrauen zur Zierde und zur Empfehlung bei Gott? Jene Person hat also damit nur gestanden, dass es sich um die Ehre handele. Wo aber Ehrgeiz ist, da ist Wetteifer; wo Wetteifer, da gezwungenes Wesen; wo gezwungenes Wesen, da Notwendigkeit; wo Notwendigkeit, da Schwäche. Da sie denn also ihr Haupt nicht bedecken und sich anspornen lassen durch den Ehrgeiz, so sehen sie sich dann, wie natürlich, gezwungen, ihren Mutterleib zu verdecken, wenn sie aus Schwäche gefallen sind. Denn ein Produkt der Rivalität sind diese Jungfrauen, nicht der Religiösität. Zuweilen ist sogar der Bauch ihr Gott, weil Jungfrauen bei der Christengemeinde leicht Aufnahme finden. Aber sie kommen nicht bloss zum Fall, sondern schleppen auch eine lange Kette von Fehltritten hinter sich her. Da sie nämlich in den Vordergrund gestellt, durch Schaustellungen ihres Vorzuges stolz gemacht und von den Mitchristen mit jeglicher Ehre und Liebeserweisung überhäuft worden sind, so sinnen sie, da sie, wenn etwas vorgefallen ist, nicht verborgen bleiben können, so viel Schande aus, als sie früher Ehre hatten. Gehört ein unverhülltes Haupt wesentlich zur Jungfrauschaft, so bleibt eine Jungfrau, wenn ihr die Gnade der Jungfräulichkeit abhanden gekommen ist, auch dann noch, um sich nicht zu verraten, unbedeckten Hauptes und geht nun in einer Tracht, die ihr gar nicht mehr zukommt. Solche sind sich ihrer zweifellosen Weibernatur schon sehr gut bewusst, wagen aber doch, blossen Hauptes sich Gott zu nahen. Aber unser Gott und Herr ist ein Eiferer, der gesagt hat: „Nichts ist verborgen, was nicht offenbar wird,”1 und der auch schon manches an S. 373 den Tag gebracht hat. Denn bekennen werden sie nicht eher, als bis das Geschrei ihrer Kinder sie verrät. Je mehr ihrer aber werden, desto zahlreicherer Vergehungen wird man sie für verdächtig halten. Ich sage es, wenn auch ungern, schwerlich wird das Weib nur einmal das, was sie zu werden sich fürchtet, zumal, wenn sie es bereits geworden, sich vor dem Angesicht Gottes heuchlerisch noch als Jungfrau hinzustellen imstande ist. Wie viele Versuche wird sie an ihrem Mutterleibe wagen, um nicht auch als Mutter entdeckt zu werden! Gott weiss es, wie vielen Kindern er zur völligen Heranbildung und zur Geburt verholfen hat, die ihre Mütter eine zeitlang zu verderben gesucht hatten. Derartige Jungfrauen pflegen leicht zu empfangen und glücklich zu gebären, und zwar Kinder, die ihren Vätern gleichen.
Zu solchen Schandthaten führt eine erzwungene und unfreiwillige Jungfräulichkeit. Schon das Verlangen, nicht verborgen zu bleiben, ist ein Mangel an Schamhaftigkeit. Sie fühlt etwas, was der Jungfrau nicht ansteht, das Streben zu gefallen, und zwar noch dazu bei den Männern. Mag sie mit noch so gutem Willen anfangen; notwendig muss sie durch die Schaustellung ihrer Person in Gefahr kommen, wenn sie von unsicheren und häufigen Blicken getroffen, wenn sie durch die Finger der auf sie Zeigenden in Erregung versetzt, wenn sie zu gern gesehen wird und unter Umarmungen und unablässigen Küssen erglüht. Auf diese Weise wird die Stirn verhärtet; so wird die Sittsamkeit aufgezehrt, so vergeht sie, so lernt sie schon nach einem andern Wohlgefallen verlangen.
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Matth. 10, 26. ↩