HUITIÈME TRAITÉ.
DEPUIS LES PAROLES SUIVANTES : « SI NOUS NOUS AIMONS LES UNS LES AUTRES, DIEU DEMEURERA EN NOUS », JUSQU'À CES AUTRES : « DIEU EST AMOUR; ET QUICONQUE DEMEURE DANS L'AMOUR DEMEURE EN DIEU, ET DIEU DEMEURE EN LUI ». (Chap. IV, 12-16.)
LA CHARITÉ N'EST NI ORGUEILLEUSE NI VINDICATIVE.
Nous ne pouvons pas toujours nous livrer aux mêmes occupations, mais nos oeuvres doivent sans cesse s'inspirer de l'humilité qui est le fondement de la charité et des sentiments de la charité elle-même. La charité ne sait être ni orgueilleuse, ni jalouse; elle se souvient que si Dieu a élevé l'homme au-dessus des êtres privés de raison, il ne l'a pas constitué le supérieur de ses semblables, ni, à plus forte raison, du Tout-Puissant : aussi, quand elle fait le bien, elle ne cherche pas plus à s'élever qu'à dérober aux regards les bonnes oeuvres par lesquelles elle peut travailler à la gloire de Dieu et édifier le prochain. La charité ne sait pas non plus faire de distinction entre les amis et les ennemis; car, sans faire attention à leurs travers, elle les aime comme les créatures de Dieu, comme des hommes qui peuvent hériter du ciel ; elle supporte donc ses ennemis avec patience et leur rend le bien pour le mal, se souvenant que Dieu est amour, qu'il nous a pardonné à nous-mêmes, et qu'il nous a donné son Esprit comme gage du bonheur du ciel.