10. Second voyage à Jérusalem.
Quatorze ans après, je montai à Jérusalem avec Barnabé, « ayant pris aussi Tite avec moi. » S'il les nomme l'un et l'autre, c'est en quelque sorte pour citer plusieurs témoins. « Or, j'y montai d'après une révélation; » il parlait ainsi pour qu'ils ne fussent pas portés à demander pour quel motif il voulut y aller alors, après avoir été si longtemps sans s'y rendre. Si donc une révélation lui dit d'y aller, c'est qu'il était bon qu'il y montât en ce moment. « Et j'exposai aux fidèles l'Evangile que je prêche parmi les Gentils, et en particulier à ceux qui paraissent quelque chose. » S'il exposa en particulier l'Evangile à ceux qui surpassaient les autres dans l'Eglise et après l'avoir exposé devant tout le monde, ce n'était point qu'il eût enseigné publiquement quelques erreurs et qu'il voulût rétablir la vérité à part, devant un petit nombre; seulement il avait gardé le silence sur certains points que n'étaient pas capables d'entendre encore les petits, comme ceux, écrit-il aux Corinthiens, à qui il a donné du lait et non à manger 1; car il n'est jamais permis d'avancer rien de faux, tandis qu'il est quelquefois bon de taire une vérité. Il était donc utile que les Apôtres connussent combien il était parfait; attendu que pour être Apôtre il ne lui suffisait pas d'être fidèle, de conserver la bonne et vraie foi. En ajoutant : « Ne courrais-je pas ou n'aurais je pas couru en vain 2 ? » il s'adresse, non pas à ceux avec qui il a confronté séparément son Evangile, mais à ceux à qui il écrit. C'est une espèce de question qu'il se fait dans l'intention de montrer que ce n'est pas en vain qu'il court ou qu'il a couru, puisque d'après le témoignage des autres Apôtres il ne s'écarte en rien de la vérité de l'Evangile.