29. Les Gentils asservis à la nature 1.
Dans le même dessein il ajoute : « Je dis de plus : Tant que l'héritier est enfant, il ne diffère point d'un serviteur, quoiqu'il soit maître de tout ; mais il est sous des tuteurs et des curateurs jusqu'au temps marqué par son père. C'est ainsi que nous-mêmes, quand nous étions enfants, nous étions asservis aux éléments de ce monde. » On peut se demander ici comment cette comparaison peut s'appliquer aux Juifs, comment ils étaient asservis aux éléments de ce monde, puisque, d'après la Loi qui leur fut donnée, ils ne devaient adorer qu'un seul Dieu, le Dieu créateur du ciel et de la terre. Mais on peut expliquer autrement ce passage, et admettre qu'après avoir représenté un peu plus haut la Loi comme un pédagogue 2 auquel était soumis le peuple Juif, l'Apôtre donne maintenant le nom de tuteurs et de curateurs aux éléments du monde dont les Gentils étaient esclaves. Dans cette hypothèse, le jeune héritier ou le peuple tiré des Juifs et des Gentils dont une même foi fait l'unique postérité d'Abraham, aurait été, durant son enfance, du côté des Juifs, asservi au pédagogue ou à la Loi, et du côté des Gentils, soumis aux éléments de ce monde comme à des tuteurs et à des curateurs. Bien que l'Apôtre se mette ici en scène, puisqu'au lieu de dire : Lorsque vous étiez enfants, vous étiez asservis aux éléments de ce monde, il dit : « Lorsque nous étions enfants, nous étions asservis aux éléments de ce monde, » ce ne serait pas pour désigner les Juifs, mais plutôt et par exception les Gentils; il peut d'ailleurs se mêler à eux très-convenablement, puisqu'il a reçu mission de leur prêcher l'Évangile.