• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XLII

5.

Arrivés au tabernacle, et affermis sur la montagne sainte, qu’avons-nous à espérer? « Et je m’approcherai de l’autel de Dieu ». Il est en effet un autel sublime, invisible, dont n’approche pas l’homme injuste. Celui-là seul peut en approcher, qui s’approche avec sécurité de l’autel d’ici-bas : c’est là qu’il trouvera la vie, si dès ici-bas il a séparé sa cause. « Je m’approcherai de l’autel de Dieu » ; de sa montagne sacrée, de son tabernacle, de sa sainte Eglise, je passerai à cet autel de Dieu qui est dans le ciel. Quel est le sacrifice que l’on y offre? Celui même qui en approche est offert en holocauste. « Je m’approcherai de l’autel du Seigneur ». Qu’est-ce à dire, de l’autel du Seigneur? « Du Dieu qui réjouit ma jeunesse ». Jeunesse veut dire ici nouveauté; c’est comme s’il disait : Du Dieu qui me réjouit dans mon renouvellement. Il remplit de joie l’homme nouveau, après avoir affligé le vieil homme. Je marche contristé maintenant par ma vieillesse; devenu l’homme nouveau, je serai ferme et plein de joie. Alors « ô Dieu, mon Dieu, je chanterai vos louanges sur la harpe ». Qu’est-ce que chanter les louanges de Dieu sur la harpe, et sur le psaltérion ? Car on ne prend pas toujours le psaltérion, ni toujours la harpe. Ces deux instruments de musique ont entre eux une différence bien marquée, digne d’être examinée et confiée à la mémoire. La main porte l’un et l’autre, touche l’un et l’autre; et ils désignent certaines oeuvres dont le corps est l’instrument. L’un et l’autre sont harmonieux, pourvu qu’on touche bien du psaltérion, qu’on touche bien de la harpe. Mais on nomme psaltérion cet instrument qui a la tortue ou la voûte à sa partie supérieure, c’est-à-dire ce tambour, ce bois creux sur lequel on appuie les cordes qui doivent résonner ; dans la harpe, au contraire, ce même bois est à la partie inférieure; de là vient la nécessité de distinguer si nos oeuvres sont faites sur la harpe ou sur le psaltérion, bien qu’elles soient également agréables à Dieu, harmonieuses pour ses oreilles. Aussi, quand nous agissons selon les préceptes du Seigneur, avec l’intention de lui obéir et d’accomplir ses préceptes, si nos oeuvres ne sont le fruit d’aucune peine, c’est là chanter sur le psaltérion. C’est l’oeuvre des anges, qui sont supérieurs aux souffrances. Mais quand nous devons lutter ici-bas contre la douleur, la tentation, le scandale, comme nous ne souffrons que dans la partie inférieure de l’âme, c’est-à-dire à cause de notre condition mortelle, et parce que notre origine première nous a soumis à la peine, et que ces nombreuses tribulations ne viennent point d’en haut, c’est là chanter sur la harpe. Car alors c’est d’en bas que s’exhale cette harmonie suave. Nous souffrons et nous chantons sur le psaltérion, ou plutôt, nous chantons et nous jouons de la harpe. Quand l’Apôtre disait que pour obéir à Dieu il annonçait l’Evangile et le prêchait par toute la terre, parce qu’il n’avait reçu, disait-il, cet Evangile ni d’un homme, ni par l’intermédiaire d’un homme, mais bien de Jésus-Christ, les cordes de sa harpe résonnaient d’en haut; mais quand il disait: « Nous mettons notre gloire dans les afflictions, sachant que l’affliction engendre la patience, la patience la pureté, et la pureté l’espérance », sa harpe résonnait d’en bas, et néanmoins avec harmonie. Car toute patience est agréable à Dieu. Mais c’est briser la harpe que défaillir dans la tribulation. Comment donc dit-il maintenant : « Je vous chanterai sur la harpe? » parce qu’il avait dit: « Pourquoi marcher dans la tristesse quand l’ennemi m’afflige? » Il souffrait alors dans son âme inférieure, et néanmoins il voulait en cela plaire à Dieu, il brûlait du désir de lui rendre grâces en souffrant avec courage : et comme il ne pouvait vivre ici-bas sans souffrir, il était redevable à Dieu de sa patience. « Je vous chanterai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu ».

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Traductions de cette œuvre
Discours sur les Psaumes

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité