3.
« Seigneur, nous avons entendu de nos oreilles; nos pères nous ont raconté l’œuvre que vous avez accomplie en leurs jours, et dans les siècles passés ». Etonnés de ce que le Seigneur paraisse abandonner ceux qu’il veut exercer par les souffrances, les interlocuteurs rappellent ces merveilles qu’ils ont apprises de leurs pères, et semblent dire : Ces maux que nous endurons sont loin de ce que nos pères nous ont raconté. « En vous ont espéré nos pères; ils ont espéré, et vous les avez délivrés. Pour moi, je suis un ver et non pas un homme. Je suis l’opprobre des hommes, le rebut de la populace1 ». Ils ont espéré et vous les avez délivrés; moi j’ai espéré, vous m’avez délaissé; est-ce donc en vain que j’ai mis en vous ma confiance, en vain que mon nom est écrit sur votre livre, que votre nom est écrit dans mon âme ? Voici donc ce que nous ont raconté nos pères : « Votre main a détruit les nations, et pour eux, vous les avez solidement assis ; vous avez affaibli les peuples, et puis chassés2 ». C’est-à-dire, vous avez chassé les nations du pays qu’elles possédaient pour y introduire et y asseoir nos pères, et pour affermir leur royaume dans votre miséricorde. Voilà ce que nos pères nous ont raconté.