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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME VIII.

10.

« Qu’est-ce que l’homme pour que vous vous souveniez de lui, ou le fils de l’homme pour que vous le visitiez (Id. VIII, 5 )? » On peut se demander quelle est la différence entre l’homme et le fils de l’homme; car s’il n’y en avait aucune, le Prophète n’aurait pas dit avec la disjonctive: « L’homme ou le fils de l’homme ». Si le Prophète avait dit : « Qu’est-ce que l’homme pour que vous vous souveniez de lui, et le fils de l’homme pour que vous le visitiez? il semblerait faire une répétition du mot homme ». Mais en disant: «L’homme, ou le fils de l’homme », il montre qu’il met entre ces deux expressions une différence. Retenons bien d’abord que tout fils de l’homme est un homme, bien que tout homme ne soit point fils de l’homme; car Adam est un homme sans être fils de l’homme, Il est donc bien de remarquer ici quelle est la différence entre l’homme et le fils de l’homme : et alors ceux qui portent l’image de l’homme terrestre qui n’est point fils de l’homme, sont désignés par le nom d’hommes, tandis que l’on appellerait fils de l’homme, ceux qui portent l’image de l’homme céleste (I Cor. XV, 49 ). L’homme terrestre, c’est le vieil homme, tandis qu’on appelle homme nouveau (Eph. IV, 22 ) l’homme céleste. Mais l’homme nouveau provient du vieil homme, puisque la régénération spirituelle ne s’opère que par le changement de notre vie terrestre et mondaine; et c’est ce qui le fait appeler fils de l’homme. Ici donc l’homme est terrestre, le fils de l’homme est céleste; le premier est loin de Dieu, tandis que l’autre est devant lui; alors il se souvient de l’un qui est à une longue distance, et il visite l’autre en l’éclairant à la lumière de sa face. Car « le salut est loin des pécheurs (Ps. CXVIII, 155), et sur nous, ô Dieu, est empreinte la lumière de votre face (Id. IV, 7 ) ». Ainsi encore, dans un autre psaume, le Prophète associe les hommes aux animaux, dit que Dieu les sauve avec les bêtes de somme, non sans doute en leur communiquant sa lumière intérieure, mais par une extension de sa miséricorde qui descend avec bonté jusqu’aux dernières créatures : car Dieu sauve les hommes charnels comme il sauve les animaux; mais il sépare les fils des hommes, de ces hommes qu’il associait aux animaux ; il les proclame, bienheureux d’une manière plus relevée, et par l’effet de la vérité qui les éclaire, et de la source de vie qui se répand en eux. « Seigneur», dit-il, «vous sauverez les hommes et les animaux, selon que vous multipliez votre bienveillance, ô Dieu. Mais les enfants des hommes espéreront à l’ombre de vos ailes, ils seront enivrés de l’abondance des biens de votre maison, vous les abreuverez au torrent de vos délices. Car c’est en vous qu’est la source de la vie, et dans votre lumière nous verrons la lumière. Etendez votre miséricorde à ceux qui vous connaissent (Id. XXXV, 7-11 ). Ainsi, le Seigneur dans sa bonté se souvient de l’homme, comme il se souvient des animaux, car cette bonté s’étend jusqu’à ceux qui sont éloignés de lui; mais il visite le fils de l’homme quand il étend sur lui sa miséricorde pour le couvrir comme de ses ailes, quand il l’éclaire à la splendeur de sa propre lumière, l’abreuve de ses délices, l’enivre de l’abondance de sa maison, et lui fait oublier les misères et les égarements de sa vie passée. C’est ce fils de l’homme, ou cet homme nouveau, qu’enfante avec douleur et gémissement la pénitence du vieil homme. Cet homme, quoique nouveau, s’appelle néanmoins charnel, tant qu’il est nourri de lait : « Je n’ai pu», dit l’Apôtre, « vous parler comme à des hommes spirituels , mais seulement comme à des hommes charnels ». Et pour leur montrer qu’ils sont régénérés en Jésus-Christ, il ajoute: « Je vous ai traités comme de petits enfants en Jésus-Christ, vous donnant du lait, non une nourriture solide (I Cor. III, 1-3 ) ». Pour cet homme nouveau, retombé dans sa première vie, ce qui arrive souvent, c’est qu’il encourt le reproche d’être homme : « N’êtes-vous pas des hommes», dit saint Paul, « et ne marchez-vous pas tout à fait comme des hommes (Id. 3 )?»

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