7.
« Dieu s’élève au bruit des jubilations1 ». Ce Dieu, c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui s’élève au milieu de l’allégresse. « Le Seigneur monte au bruit de la trompette ». Il est monté; mais où, si ce n’est où nous savons? Ce fut là que les Juifs ne le suivirent point, pas même des yeux. Ils le raillèrent sur la croix2, et ne le virent pas monter au ciel. « Le Seigneur s’élève au bruit des jubilations ». Qu’est-ce que la jubilation, sinon une joie qui admire et que les mots ne peuvent exprimer? Mais les transports de joie et d’admiration des Apôtres, en voyant monter au ciel3 celui dont ils avaient pleuré la mort, voilà ce que des paroles ne pouvaient exprimer; ils n’avaient plus que des sons confus pour témoigner ce que des paroles ne pouvaient dire. Ce fut là que la trompette se fit entendre, cette voix des anges. Car il est dit:
« Elève la voix, comme la trompette4 ». Les anges donc prêchèrent l’Ascension du Seigneur; ils virent les disciples immobiles, frappés d’étonnement, de stupeur, muets, mais tressaillant dans leurs coeurs, quand le Seigneur montait au ciel ; puis retentit la trompette ou la voix des anges: « Hommes de Gaulée, pourquoi demeurer là? Celui-là est Jésus5 ». Comme s’ils n’eussent point connu Jésus. Ne l’avaient-ils pas vu à l’instant même devant eux? Ne l’avaient-ils pas entendu converser avec eux? Non-seulement ils avaient vu son visage quand il était présent avec eux, mais ils avaient touché ses membres6. Pouvaient-ils donc ignorer que ce fût là Jésus? Mais les anges leur parlaient comme à des hommes que l’admiration et la joie de l’allégresse avaient mis hors d’eux-mêmes, et leur disaient : «Celui-là est Jésus ». Comme s’ils eussent dit : Si vous croyez en lui, c’est bien là celui dont la mort sur la croix a fait chanceler vos pieds, celui dont la mort et la sépulture vous ont fait croire que vous l’aviez perdu; c’est bien là ce Jésus. Il monte en votre présence, ce et un jour il viendra du ciel de la « même manière que vous l’y avez vu monter7 ». Son corps se dérobe à vos regards, mais Dieu ne se sépare point de vos coeurs. Voyez-le s’élever, croyez en lui bien qu’il soit absent, espérez qu’il viendra; toutefois, que sa miséricorde vous fasse sentir sa présence secrète. Car celui qui s’élève au ciel et se dérobe à vos yeux vous a fait cette promesse: « Voilà que je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles8 ». C’est donc avec raison que l’Apôtre nous disait: « Le Seigneur est proche, soyez sans inquiétude9». Le Christ est assis au haut des cieux, et les cieux sont loin de nous, et pourtant celui qui est assis là-haut est près de nous. « Le Seigneur s’élève au bruit des trompettes ». Donc vous, fils de Coré, si vous comprenez qui vous êtes, et si vous vous reconnaissez dans ce psaume, vous tressaillez de joie en vous y voyant.