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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XLVIII.
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME XLVIII.

11.

« Car celui-là ne verra point la mort après avoir vu mourir les sages1 ». Celui dont le travail sera éternel, et dont la vie doit finir, « ne verra point la mort après avoir vu mourir les sages ». Qu’est-ce à dire? C’est-à-dire que, après avoir vu mourir les sages, il ne saura point ce qu’est la mort. Car il se dit : Cet homme n’est-il pas mort en dépit de sa sagesse, de sa vie si régulière et de sa piété envers Dieu? Je n’ai donc plus qu’à me livrer aux plaisirs pendant cette vie, car la sagesse ne peut nous donner de ne point mourir. Il voit ainsi un sage mourir, sans comprendre ce qu’est la mort. « Il ne connaîtra point la mort après avoir vu mourir les sages ». Il ressemble aux Juifs qui ont vu le Christ cloué à la croix, et qui l’ont méprisé en disant : « S’il était Fils de Dieu, il descendrait de la croix2 » : ils n’ont point vu ce que c’est que mourir. Ah! si du moins ils eussent vu ce que c’est que mourir, s’ils l’eussent compris! Le Christ mourait selon le temps, pour vivre selon l’éternité, et eux vivent selon le temps pour subir une mort éternelle. Mais parce qu’ils le voyaient mourir, ils ne voyaient point la mort, c’est-à-dire qu’ils ne comprenaient pas ce que c’est que la véritable mort. Que disent-ils en effet, même dans leur sagesse? « Condamnons-le à une mort honteuse, et l’on verra ce que valent ses paroles; s’il est vraiment le Fils de Dieu, Dieu le délivrera des mains de ses ennemis3 », et ne permettra pas qu’il meure, s’il est vraiment son Fils. Mais en le voyant sur la croix, exposé à leurs insultants défis, sans en descendre, ils se dirent : C’est vraiment un homme. On leur répond: Il pouvait bien descendre de la croix, celui qui a pu ressusciter du sépulcre ; mais il nous apprenait à supporter les insultes, à n’opposer que la patience aux langues des méchants, à boire le calice de l’amertume, et à recevoir ainsi le salut éternel. Bois donc, ô malade, bois ce calice amer, afin d’obtenir la guérison, toi dont les entrailles ne sont point guéries: ne crains point, c’est pour t’empêcher de craindre que le médecin a bu le premier ce breuvage, ou que le Seigneur a épuisé le premier le calice amer de la passion. Il l’a bu, celui qui n’avait en lui aucun péché, qui n’avait rien à guérir. Bois à ton tour, jusqu’à ce que l’amertume de cette vie soit passée, jusqu’à ce que vienne cette vie, qui n’aura ni scandales, ni colère, ni envie, ni amertume, ni fièvre, ni tromperie, ni dissensions, ni vieillesse, ni mort, ni combat. Souffre ici-bas, puisque fa douleur doit finir. Souffre, de peur qu’en refusant de souffrir, tu n’arrives à la fin de ta vie sans arriver à la fin de tes douleurs. « Il ne comprendra point la mort en voyant mourir les sages».


  1. Ps. XLVIII, 11. ↩

  2. Matt. XXVII, 12.  ↩

  3. Sag. II, 20. ↩

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