1.
C’est à chacun de nous, mes frères, de voir en lui-même l’efficacité de la parole de Dieu pour amender notre vie, nous faire espérer ses récompenses et craindre ses châtiments; c’est à nous, dans ce péril extrême, de mettre sous nos yeux notre conscience, sans déguisement comme sans flatterie; car, vous le voyez, le Seigneur notre Dieu ne flatte personne. S’il nous console en nous promettant des biens, en soutenant nos espérances, il n’épargne aucunement ceux qui mènent une vie coupable et n’accueillent sa parole qu’avec mépris. Que chacun s’interroge donc, alors qu’il en est temps, qu’il voie où il en est, et’ qu’il persévère dans le bien ou se détourne du mal. Car ce n’est point un homme, ni même un ange, mais bien « le Dieu des dieux, le Seigneur qui nous parle », comme il est dit dans notre psaume. Mais en parlant qu’a-t-il fait? « Il a appelé la terre depuis l’Orient jusqu’à l’Occident1». Celui qui a appelé la terre depuis l’Orient jusqu’au couchant, c’est Jésus-Christ Notre-Seigneur et Sauveur, le Verbe qui s’est tait chair pour habiter parmi nous2. Notre-Seigneur Jésus-Christ est donc le Dieu des dieux, parce que tout a été fait par lui, et que rien ne l’a été sans lui. Le Verbe de Dieu, s’il est Dieu, est assurément le Dieu des dieux; or, l’Evangile nous répond qu’il est Dieu : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu3 ». Et. si tout a été fait par lui, comme le dit ensuite l’évangéliste, il faut que les dieux qui ont été faits l’aient été par lui. Car il n’y a qu’un Dieu qui n’a pas été fait, et celui-là est vraiment le seul Dieu. Or, ce seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, est un Dieu unique.