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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LVI.

10.

En entendant ces paroles : « Du haut du ciel il a envoyé et m’a sauvé », tu as cherché peut-être à savoir ce qu’il a pu envoyer du ciel; qui il a envoyé de ce bienheureux séjour. A-t-il député un ange pour sauver le Christ? Est-ce bien au serviteur à sauver son maître? Tous les anges sont des créatures mises au service du Christ. Dieu a pu les envoyer pour obéir à ses ordres et le servir: mais ils n’ont point reçu la mission de lui venir en aide, car il est écrit que les anges le servaient1. En cela ils n’imitaient point l’homme charitable, qui soulage un indigent: ils remplissaient à l’égard du Tout-Puissant l’office de serviteurs assujétis à son autorité suprême. « Il m’a sauvé » : qu’a-t-il donc « envoyé du ciel? » Le voici, car le verset suivant nous le dit: « Du haut du ciel il a envoyé sa miséricorde et sa vérité ». Dans quel but? « Et il a arraché mon âme du milieu des jeunes lionceaux » . « Il a », dit-il, « envoyé du ciel sa miséricorde et sa vérité»; et le Sauveur ajoute : « Je suis la vérité2». Dieu a donc envoyé sa vérité pour arracher mon âme de ce lieu de douleurs, du milieu des jeunes lionceaux: il a, pour la même raison, envoyé sa miséricorde. Nous voyons, dans nos saints livres, que le Christ est tout à la fois miséricorde et vérité; miséricorde, pour compatir à nos misères ; vérité, pour accomplir les promesses qu’il nous a faites. N’est-ce point ce que j’ai dit tout à l’heure, quand j’ai affirmé qu’il s’est ressuscité lui-même? Car si c’est la vérité qui a ressuscité le Sauveur; si c’est la vérité qui a arraché son âme du milieu des lionceaux, comme c’est la miséricorde qui l’a porté à mourir pour nous: la vérité l’a de la même façon retiré vivant d’entre les morts pour notre justification. De fait, il avait annoncé qu’il ressusciterait, et la vérité ne saurait mentir : et parce qu’il était la vérité, parce qu’il n’était pas menteur, il montra à ses Apôtres des cicatrices véritables, car il avait reçu de véritables blessures. Les disciples touchèrent ces cicatrices, ils y portèrent les mains, ils les examinèrent de leurs propres yeux. Après avoir mis ses doigts dans son côté ouvert, l’un d’eux s’écria : « Mon Seigneur et mon Dieu3! » Sa miséricorde l’avait porté à mourir pour ce disciple : la vérité le porta à ressusciter encore pour lui. « Il a envoyé du ciel sa miséricorde et sa vérité, et il a arraché mon âme du milieu des jeunes lionceaux ». Qu’était-ce que ces jeunes lionceaux? C’était ce peuple dégradé, indignement trompé et séduit par les princes des prêtres: les lions, les jeunes lionceaux n’étaient autre que ces mêmes princes. Tous ont frémi : tous ont mis le Christ à mort. La suite de ce psaume va nous apprendre leur triste fin.


  1. Matt. IV, 11.  ↩

  2. Jean, XIV, 6. ↩

  3. Id. XX, 28. ↩

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