13.
Seigneur, puisque vous ne sortirez pas à la tête de nos armées, « donnez-nous du secours du milieu de l’affliction, parce que le salut qui vient de l’homme n’est que vanité». Loin de nous ceux qui n’ont pas en eux-mêmes la saveur du sel! Qu’ils souhaitent et recherchent pour les leurs un salut temporel qui n’est qu’une vaine vieillerie. « Donnez-nous du secours » : puisez le secours là même où vous sembliez ne pouvoir en puiser; qu’il nous vienne de cette source. « Donnez-nous du secours du milieu de l’affliction, parce que le salut qui vient de l’homme n’est que vanité. En Dieu nous ferons des actes de courage, et il anéantira nos ennemis » . Pour faire des actes de courage, nous ne nous servirons ni de glaives, ni de coursiers, ni de cuirasses, ni de boucliers, ni de troupes nombreuses, ni de secours du dehors : où puiserons-nous donc notre force? au dedans de nous; dans ce lieu secret où nous nous cachons. Où sera-ce donc? Ce sera en Dieu, que nous ferons des actions d’éclat: nous semblerons méprisés, foulés aux pieds: à nous voir, on dirait des hommes qui n’ont rien de recommandable; mais « il anéantira nos ennemis». Voilà, en effet, ce qui est arrivé à nos ennemis. Les martyrs ont été foulés aux pieds; par leur patience à souffrir, par leur persévérance jusqu’à la fin, ils ont fait en Dieu des actes de courage. Que sont devenus maintenant leurs ennemis? ces ennemis ne les persécutent plus comme autrefois d’une manière sanglante. Mais peut-être pourrait-on dire qu’ils les persécutent encore aujourd’hui en les affligeant par leurs ignobles excès de gourmandise.