8.
« Ils se sont affermis dans leurs desseins pervers » . « Ils se sont affermis » . Une foule de miracles s’est opérée sous leurs yeux: loin d’en être ébranlés, ils ont persévéré dans leurs projets et leurs discours pervers. Le Christ a été traduit devant le tribunal de Pilate: alors le juge a tremblé; mais ceux qui lui ont livré l’innocent n’ont ressenti aucune crainte. L’un a été effrayé, quoiqu’il fût investi du pouvoir ; parvenus au comble de la fureur, les autres n’ont ressenti ni trouble ni tourment : Pilate a voulu laver ses mains, les Juifs ont souillé leur langue. Pourquoi ? « Parce qu’ils se sont affermis dans leurs desseins pervers ». Pourtant, que n’a pas fait Pilate ? Que n’a-t-il pas dit? Quels moyens n’a-t-il pas employés pour les arrêter dans la funeste voie où la fureur les engageait? « Ils ne se sont pas moins affermis dans leurs desseins pervers ». Ils se sont écriés: « Crucifie-le, crucifie-le». Répéter ce qu’on a déjà dit, c’est donner à ses paroles une force nouvelle; c’est en augmenter la malice. Mais voyons comment ils se sont affermis dans leurs projets mauvais. « Faut-il donc.», s’écria le juge, « que je crucifie votre Roi ?» Et ils répondirent: « Nous n’avons point d’autre roi que César1 ». « Ils se sont affermis dans leurs desseins mauvais ». Pilate leur offrait pour roi le Fils de Dieu; pour eux, ils lui préférèrent un homme, et par ce choix ils devinrent dignes d’avoir César pour maître, et de n’avoir point le Christ pour roi. Voici encore comment « ils se sont affermis dans leurs desseins pervers2 ». Pilate ajouta: « Je ne trouve en cet homme rien qui le rende digne de mort ». Et ces hommes « qui s’étaient affermis dans leurs mauvais projets », s’écrièrent: « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants3 !» « Ils se sont endurcis dans leur injuste résolution. Ils se sont opiniâtrés dans leurs méchants projets », non au détriment du Sauveur, mais « pour leur propre perte » . Comment, en effet, ne seraient-ils pas devenus les victimes de leurs entêtements, puisqu’ils ont dit : « que son sang retombe « sur nous et sur nos enfants? » Leur endurcissement a donc tourné contre eux, car il est dit en un autre endroit de l’Ecriture: «Ils ont creusé devant moi une fosse dans laquelle ils sont eux-mêmes tombés». Loin de tomber vaincu sous les coups de la mort, Jésus-Christ en est devenu le vainqueur ; quant à eux, ils sont devenus les victimes de leur iniquité, parce qu’ils ont voulu y persévérer.