14.
« L’homme s’approchera, et aussi le coeur profond, et Dieu sera glorifié ». Aussi, mes frères, considérez la profondeur du coeur de l’homme. De quel homme? De celui dont le Prophète a parlé ainsi : « Un homme dira à Sion : Tu es ma mère. Et cet homme a été formé en elle : il est le Très-Haut qui l’a fondée1». Le Très-Haut, qui a jeté les fondements de Sion, a été formé et s’est fait homme dans cette ville dont il est devenu le fondateur. « L’homme s’est donc approché, et aussi le coeur profond ». Considère la profondeur du coeur de cet homme, et, si tu le peux, et autant que tu le pourras, vois Dieu dans l’abîme de ce coeur. L’homme s’est approché ; et parce qu’il était Dieu, parce qu’il devait souffrir volontairement, parce qu’il devait encourager les faibles par son exemple, parce qu’enfin les efforts de ses ennemis et de ses persécuteurs devaient rester inutiles, vu que, malgré l’humanité et la chair mortelle dont il était revêtu, il était Dieu ; voici ce qu’ajoute le Psalmiste : « Leurs flèches sont devenues comme des traits lancés par des enfants ». Qu’est devenue la fureur des Juifs? A quoi ont abouti les rugissements du lion, les cris effrénés de ce peuple ivre de colère: « Crucifie-le! Crucifie-le ? » Les piéges, creusés par ceux qui ont tendu leur arc, ont-ils servi à prendre leur victime? Mais non, car « leurs flèches sont devenues comme des traits lancés par des enfants ». Vous le savez : les enfants se servent de roseaux pour faire des flèches. Avec de telles armes, qui pourraient-ils blesser? Comment pourraient-ils en blesser d’autres? Quels bras pour lancer un trait? Quels traits entre pareilles mains? Quelles mains? Quelles armes? «Leurs flèches sont devenues comme des traits lancés par des enfants».
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Ps. LXXXVI, 5. ↩